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Aussies en Séries

AES: 1.03 Hartley, Nerfs A Vif

Salut à toi auditeur, j’espère que tu as sorti ton sac banane, ton walkman et chaussé tes patins à roulettes car aujourd’hui, on fait un violent retour en arrière dans les années ’90. Comme promis, j’ai enfin regardé Hartley, Coeurs A Vif et, comment dire… J’ai été étonné à la fois dans le bon sens et dans le mauvais sens. Attends, laisse moi t’expliquer…

Lancé en ’93 sur ABC Australie, la série voit le jour grâce à Michael Jenkins et Ben Gannon avant d’être diffusée en ’94 sur France 2. Elle raconte les tribulations des élèves du lycée Hartley High dans un quartier défavorisé de Sydney. Au total, Hartley, Coeurs A Vif engrange 210 épisodes répartis sur 7 saisons.

Hartley, Coeurs A Vif, ça raconte quoi? Hé bien plusieurs choses intéressantes au final. Moi qui croyait que la série allait se résumer à qui a couché avec qui, j’ai été quelque peu surpris. Les thèmes abordés par Hartley sont bien plus concrets que ceux que j’aurais pu imaginer. Racisme, chômage, liberté de la presse ou encore égalité homme-femme, Hartley se réapproprie les questions de société à travers les yeux des élèves du lycée, mais également de leurs professeurs.

Ce qui est particulièrement intéressant dans le traitement de ces thèmes, c’est l’absence de morale. N’allez pas croire qu’ils font l’ode au lynchage et au meurtre avec préméditation, mais ils laissent leurs personnages s’exprimer. Chaque camp, qu’il soit pour ou contre, subit des revers de ces propres stratagèmes. Par exemple, dans l’épisode 2, Jim Deloraine, le directeur du lycée interdit la publication du journal de l’école car il contient un texte de rap qu’il n’apprécie absolument pas. Les élèves crient au scandale et proposent à leurs camarades de faire pression au moyen d’une pétition (c’est pas dans Hélène Et Les Garçons qu’on aurait vu ça). Si de prime abord, l’idée est noble et soutenue par de nombreux étudiants, un paquet de signatures se révéleront factices (comme N. Mandela ou encore A. Hitler). Et c’est ça qui fait la force d’Hartley: ne pas tomber dans le manichéisme ou du moins ne pas essayer de délivrer un message accepté et reconnu par tous.

Par contre, là où le bas blesse, c’est les personnages. Si quelques uns arrivent à tirer leur épingle du jeu, notamment Nick, qui gagne en profondeur au fur et à mesure de la saison, ou encore la nouvelle prof Christina Milano, la plupart me sont tout bonnement antipathiques voire horripilant. Ils ont tous leur lots de clichés qu’ils finissent par devenir risible. Prenons l’exemple de Southgate, un professeur du lycée qui râle particulièrement sur tout et n’importe quoi. Il ira jusqu’à interdire aux élèves de jouer au football dans la cour de l’école! Le cousin de Nick, Costa m’horripile également au plus haut point par sa stupidité tous terrains. Néanmoins, si je n’apprécie pas leur attitude, leur présence est totalement cohérente voire justifiée. J’y reviendrais plus tard.

Par ailleurs: qu’est-ce que c’est cette façon de couper les fins de séquences de manière aussi brutes? C‘est très brouillon au début et ça m’a personnellement rebuté car on dirait qu’on passe d’une scène à une autre sans aucune logique. Tout au long de la saison une, on sent une amélioration dans la mise en scène, qui se veut plus cinématographique, sans pour autant lui reconnaître un quelconque intérêt. En particulier lors du dernier épisode et son montage kitschissime sur de la musique classique.

Malgré tout, je pense qu’Hartley, Coeurs A Vif n’est pas une mauvaise série en soi. Je m’explique: on peut critiquer Hartley pour plusieurs raisons: ses personnages clichés, ses intrigues minimalistes, ses romances à gogo. Mais il faut remettre les choses dans leur contexte. Hartley, Coeurs A Vif est un excellent témoin de l’époque. Nous sommes dans les années ’90, dans une Sydney multiculturelle et multi-ethnique. Cette période voit débarquer plus de 900.000 migrants en Australie. Les élèves du lycée viennent pour la plupart des quatre coins du monde: Grèce, Liban, Chine et j’en passe. Et cet aspect multiculturel est encore présent en Australie et lui confère cette identité cosmopolite.

Contrairement à ses concurrents de l’époque, Hartley arrive à tirer son épingle du jeu grâce à ses thématiques et son côté réaliste. Pour une fois, les adolescents ne sont plus policés et souffrent de problèmes divers: famille absente, drogues, alcoolisme. On est loin de la vision idéaliste de Beverly Hills 90210, par exemple. Donc, oui, j’ai aimé Hartley, mais je ne le regarderai pas une seconde fois!

Il est déjà l’heure pour moi de te quitter, mais rassure-toi auditeur, on se retrouve très vite pour un prochain épisode d’Aussies En Séries. D’ici là, porte-toi bien et rappelle-toi qu’emprunter de l’argent à mamy dans son sac ce n’est pas punissable par la loi, mais c’est franchement dégueulasse!

En quelques mots...

Sébastien Porcu
Alexandre Marlier
Sarah Sepulchre
Sophie Sourdiaucourt

Hartley, Coeurs A Vif

Malgré des personnages très chichés, Hartley réussi malgré tout à tirer son épingle du jeu...

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Crédits Photos:
Gannon/Jenkins Productions

Sébastien Porcu

En 2012, Sébastien Porcu est diplômé en journalisme à l'UCL. Fan de cinéma, il consacre son mémoire de fin d'études sur les drames sociaux belges en y comparant les approches francophones et flamandes. Sa venue dans AFDS va de paire avec son envie de partir en Australie. Une occasion de plus pour découvrir de nouvelles séries!

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