Fame (2009)
Remember, Remember, Remember… Remember my name: FAME! Si tout le monde se souvient du tube d’Irene Cara, véritable locomotive de la célèbre comédie musicale éponyme d’Alan Parker de 1980, peu sont ceux qui ont toutefois entendu parler de son remake du même nom de 2009. « Fame 2009 » est en effet passé plutôt inaperçu, pas aidé par des critiques relativement désastreuses et une réputation de naveton atomique.
Pourtant, la tentative de surfer sur le succès du premier film s’était révélée payante pour la série qui en a découlé dans les années ’80. 6 saisons, de relativement bonne qualité vu le sujet tarte à la crème et qui ont permis de consacrer Debbie Allen, déjà présente dans le film d’origine, en lui faisant remporter un golden globe de la meilleure actrice pour son rôle emblématique de Lydia Grant. L’actrice jouera d’ailleurs ici le petit rôle de la proviseur de la prestigieuse High School of Performing Arts de New York, afin d’assurer la filiation symbolique de cette resucée.
Fort de ce background de luxe, comment ce remake aurait-il pu à ce point s’emmêler les entrechats et se vautrer telle une ballerine souffreteuse? Tout cela tient à un mot: le talent. Alors que son modèle était un film bouillonnant d’énergie et visuellement époustouflant, « Fame 2009 » se traîne selon un schéma narratif linéaire, superficiel et téléphoné.
Nous suivrons nos apprentis artistes depuis les auditions jusqu’à leur graduation, en passant en revue leur 4 années de labeur, sans ressentir la moindre passion ou la moindre implication à l’écran, tout enjeu et dramatisation semblant gommés sous le rouleau compresseur de la neurasthénie ambiante. Pourtant, le film commence plutôt bien, les auditions permettant de brosser une brochette de personnages en quelques scènes et de coller des étiquettes, certes stéréotypées, mais nécessaires à la caractérisation rapide de chaque protagoniste.
Les choses vont néanmoins se gâter rapidement, lors de la première scène musicale dans la cafétéria, montée comme un clip pré-pubère brouillon et laissant entrevoir le manque évident de capacité de mise en scène du réalisateur. Les oreilles commenceront également à siffler, à l’écoute d’une bouillasse musicale propre à faire saigner les tympans de tout mélomane, bien plus proche des ritournelles d’High School Musical que du score oscarisé du film de Parker.
S’ensuivent alors les différents cours de nos élèves: chant, danse, arts dramatiques, qui s’enchaînent dans une torpeur générale, entrecoupées de scènes romantocs entre les étudiants aussi sirupeuses que léthargiques et tirées en longueurs. Les jeunes acteurs manquent cruellement de charisme et ne sont qui plus est pas aidés par des personnages qui se révéleront au final tous terriblement unidimensionnels et affublés de traumas sans originalité et de dialogues abrutissants.
Les années d’études défilent et le spectateur, l’oeil morne devant l’avarie de scènes musicales, ne remarquera au final aucune évolution marquante, tant et si bien que l’ensemble pourrait tout autant raconter une historiette de quelques mois, aucune différence ne se remarquerait. Les déceptions des uns indifférent, à l’image de cette tentative de suicide d’un étudiant semblant sortir de nulle part, tandis que les réussites paraissent toutes aussi injustifiées que réalisées sans le moindre effort.
Alors oui la jeune Naturi Naughton a une jolie voix, le plaisir est toujours entier de revoir Bebe Neuwirth et Megan Mullally (Will & Grace) à l’écran dans le rôle de professeurs exigeants et le show final de 5 minutes bien que filmé à la truelle vaut plus que l’heure et demie précédente. Mais le bilan est très maigre et vient confirmer nos craintes préalables. En voilà bien un dont on ne risque pas de rappeler le nom et qui ne vivra assurément pas pour toujours dans nos mémoires.
En quelques mots...
Tilman Villette
Fame (2009)
Une resucée teen et médiocre du succès des 80's.