Séries Cinéma

Belphégor, Le Fantôme Du Louvre

Dans la série des adaptations cinématographiques ratées de feuilletons cultes, voici Belphégor. A l’origine Belphégor est un roman écrit par Arthur Bernède. Ce livre avait déjà inspiré un film muet, mais ce n’est qu’avec le feuilleton créé par le scénariste Jacques Armand et le réalisateur Claude Barma que Belphégor prit toute son ampleur.

Basée autour de l’idée « Il y a un fantôme dans le Louvre », l’histoire passionnera la France entière dans le début des années ’60. A l’époque, ce personnage mystérieux qui terrorisait les gardiens de nuit du célèbre musée avait scotché des millions de téléspectateurs devant leur téléviseur.

Bien que l’on ait relevé de nombreuses incohérences dans le récit, le feuilleton possédait suffisamment de qualités pour accéder à la postérité. En vrac, citons la qualité du casting emmené par la talentueuse Juliette Gréco et François Chaumette, mais aussi la très bonne mise en scène, les jeux d’ombres et de lumières, les secrets bien gardés, les fausses pistes et enfin les personnages typés mais attachants.

Toutes des qualités qui malheureusement ne se retrouvent pas dans le long-métrage signé Jean-Paul Salomé (dernièrement auteur de l’ennuyeux Arsène Lupin). Pourtant la distribution avait de quoi faire rêver: Sophie Marceau, Michel Serrault, Frédéric Diefenthal et Julie Christie.

Seulement voilà, c’est bien d’avoir un beau casting encore faut-il savoir le diriger. Ce qui n’est pas le cas du réalisateur français. D’un côté Michel Serrault cabotine allègrement dans le rôle d’un vieux briscard désabusé, de l’autre côté Sophie Marceau se la joue brave fille possédée par un esprit style exorciste.

On la voit ainsi avoir des visions, déclencher la sonnerie d’un téléphone rien qu’en s’en approchant ou encore bondir contre les murs… ce qui est très pratique pour remplacer une ampoule mais peu effrayant pour les spectateurs.

Alors que le feuilleton jouait la carte du mystérieux avec un réel panache, le long-métrage s’enlise dans un enchevêtrement de scènes rapidement expédiées qui varient entre le grotesque et le peu inspiré.

La scène où les personnages de Marceau et Diefenthal pénètrent la nuit « par hasard » dans le Louvre, musée surprotégé, et qu’ils décident qu’il s’agit d’une bonne occasion de regarder les peintures figure parmi une des scènes les plus navrantes. Fin du fin, Marceau va même jusqu’à crier dans une des salles pour en tester l’acoustique. La voir s’étonner de se retrouver poursuivie par les gardiens mérite un César.

Notons au passage le montage catastrophique du film qui coupe la plupart des scènes très brutalement, ne laissant ainsi aucune chance au public de s’installer dans l’histoire.

Question ambiance, le feuilleton avait surtout retenu l’attention des téléspectateurs à l’époque pour une seule et bonne raison: ils voulaient savoir qui se cachait derrière le masque de Belphégor.

Pour l’anecdote, sachez que, au moment de sa diffusion à la télé, un chauffeur de taxi curieux avait provoqué un embouteillage dans Paris à cause du feuilleton. En effet, sa passagère n’était autre que Juliette Gréco et il refusait de redémarrer tant qu’elle n’aurait pas avoué être le fantôme.

Dans le film, l’identité du fantôme est connue très rapidement. Il suffit de voir Sophie Marceau gribouiller des hiéroglyphes dans sa salle de bain pour comprendre rapidement qu’elle aime se promener dans le musée avec une longue cape noire.

En résumé, si vous deviez un jour rencontrer Belphégor, assurez-vous qu’il s’agit bien du feuilleton. Vous serez certainement moins déçus.

En quelques mots...

Nathanaël Picas
Alexandre Marlier
Sarah Sepulchre
Sébastien Porcu
Tilman Villette

Belphégor, Le Fantôme Du Louvre

Exit l'atmosphère sombre et oppressante de la série. Le film verse dans le fantastique de pacotille. Avec une Sophie Marceau inexistante et un Michel Serrault qui cachetonne.

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Crédits Photos:
Les Films Alain SardeNatexis Banques Populaires ImagesStudio CanalStudio Images 7TF1 Films Productions

Nathanaël Picas

Nathanaël Picas a suivi des études de journalisme à l’Université Catholique de Louvain. Sa formation terminée, il a travaillé en tant que journaliste free lance pour la presse écrite et télévisée. Il a également été animateur sur Musiq’3. C’est à cette époque qu’il a rejoint l’équipe d’AFDS. En 2005, il devient attaché de presse dans une agence de communication.

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