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Séries Cinéma

Espace Détente

Bon, je l’avoue, cela fait des mois que j’aurais dû faire une chronique du film Espace Détente, mais pour être honnête, un film tiré d’une série française que j’appréciais moyennement me donnait plutôt envie d’enfuir ma tête dans la cuisinière et mettre le gaz. J’ai repoussé l’inévitable, mais cette fois ci, je me suis jeté à l’eau. Et à vrai dire, surprise, l’eau est plutôt bonne.

Au cas où vous auriez passé les 10 dernières années sur Mars, Caméra Café est la série à sketchs française qui, au même titre qu’Un Gars, Une Fille, a connu un succès énorme au début des années 2000.

Créée par Bruno Solo, Yvan Le Bolloc’h et Alain Kappauf, la série racontait les histoires rocambolesques des employés d’une grande entreprise au travers du prisme d’une machine à café.

En effet, le seul point de vue offert par la série est cette fameuse machine à café devant laquelle une foule de personnages grotesques défilent à longueur de journée. Citons en vrac le beauf, le gauchiste riche, le puceau, la naïve, la secrétaire débordée, l’homo assumé, le patron véreux. Bref, un cocktail détonnant qui ne laissait aucun répit dans une entreprise où les discussions de travail côtoyaient les histoires de fesses, les crises d’hystérie et les coups bas.

Même si elle frisait souvent la grosse caricature, la série avait le mérite de reposer sur une idée originale française qui fera des émules un peu partout: au Québec, en Italie et en Pologne. Au final, Caméra Café alignera 700 épisodes de 7 minutes diffusés presque tous les jours pendant 2 ans sur M6.

Quant au film Espace Détente, il viendra clôturer les aventures de Hervé Dumont et Jean-Claude Convenant sur le grand écran avec un certain panache. Ce qui n’était pas forcément gagné sur le papier car il s’agissait d’abandonner le point de vue unique de la série, autrement dit, la machine à café.

Ici, le film multiplie les angles et permet de découvrir ou de redécouvrir les personnages de la série sous un jour nouveau. Adieu les réunions autour de la machine à café, sauf en début et en fin de film sous forme de clin d’oeil. Et bienvenue à toutes les magouilles et batailles de pouvoir dans le milieu des affaires. Le film nous permet d’ailleurs d’en savoir plus sur le lieu de travail de nos héros puisqu’on apprendra qu’il s’appelle Geugène Electro Stim.

Perdue dans le fin fond de la Veule, province française imaginaire, l’entreprise vivote jusqu’au moment ou arrive le Body Compact, une sorte de machine de fitness à l’origine d’un contrat juteux. Seulement voilà, les esprits s’échauffent et la petite communauté va se confronter aux dérives du libéralisme débridé à l’américaine. Le coupable: Arnaud Roussel, un ancien clodo qui se révèle être en définitive un manipulateur tyrannique.

Tous les personnages aperçus dans la série sont de la partie et chacun réagit à sa manière face à cette situation. Le point fort du film est d’avoir réussi à étendre la palette des personnages sans renier leurs natures profondes.

Espace Détente se permet d’être drôle à défaut d’être hilarant et enchaîne quelques répliques qui ne manqueront pas d’être répétées pendant quelques années encore. De plus, le film se paye le luxe d’offrir une critique limpide du libéralisme et des dérives de la délocalisation. Beaucoup de régions françaises peuvent se retrouver dans la Veule, cette province imaginaire désespérément accrochée à quelques entreprises qui n’ont pas encore été délocalisées dans les pays asiatiques.

Même s’il n’est pas toujours très bien joué et qu’il manque parfois de rythme, le film se regarde avec un certain plaisir. Bref, Camera Café n’a donc pas à rougir du point final étrangement plaisant qu’Espace Détente lui a offert (en fait, un deuxième film, bien moins réussi, viendra clore la saga en 2009: Le Séminaire).

En quelques mots...

Nathanaël Picas
Tilman Villette

Espace Détente

Adaptation réussie de la short-com française. Le film a l'intelligence de reprendre les éléments et les personnages en se détachant du matériau de base pour en faire une histoire à part entière. Une bonne surprise malgré un manque de rythme et une interprétation bancale.

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Nathanaël Picas

Nathanaël Picas a suivi des études de journalisme à l’Université Catholique de Louvain. Sa formation terminée, il a travaillé en tant que journaliste free lance pour la presse écrite et télévisée. Il a également été animateur sur Musiq’3. C’est à cette époque qu’il a rejoint l’équipe d’AFDS. En 2005, il devient attaché de presse dans une agence de communication.

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