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Dossiers Séries

Dune/Les Enfants De Dune

Dune a été programmée par Sci-Fi Channel en décembre 2000 aux Etats-Unis. Il s’agit dune mini-série en trois parties de deux heures chacune, suivie d’une seconde mini-série. Dune et Les Enfants De Dune disposent d’un budget considérable et se veulent beaucoup plus fidèles à l’oeuvre de Herbert, que le film de David Lynch.

Dune: l’histoire

La planète Arrakis, surnommée Dune car entièrement recouverte d’un terrible désert, n’est peuplée que de guerriers nomades, les Fremens, et de dangereux vers des sables. Elle est pourtant la planète la plus précieuse de l’univers, car c’est uniquement là que l’on trouve « l’Epice », la substance qui permet le voyage dans l’espace. Celui qui règne sur l’Epice règne sur l’Empire.

Après 80 ans de gestion par la maison dégénérée des Harkonnen, l’Empereur décide de confier Arrakis au Duc Leto Atréides, un homme loyal et droit. Mais tout ceci n’est qu’un piège du baron Harkonnen. Leto est tué, Dune retombe aux mains des Harkonnen.

Paul, fils de Leto, et Jessica, sa mère et compagne de Leto, parviennent à s’enfuir et trouvent refuge auprès des Fremens, le peuple des sables. Ces derniers croient reconnaître en Paul le messie de leurs légendes, l’accomplissement de leurs prophéties qui déclarent qu’un jour, un homme né d’une Bene Gesserit, les mènera dans une grande guerre et rapportera à leur planète désertique, Arrakis.

Soucieux de venger son père, Paul, sous son nouveau nom Fremen de Muad’Dib, va devenir le Madhi, le prophète, l’homme qui va chasser l’oppresseur et mener les Fremens à la victoire. Il va ensuite reconstruire une véritable dynastie à l’aide des Fremens.

Dans Les Enfants De Dune, 12 ans se sont écoulés depuis les événements de Dune. L’ancienne prophétie s’est réalisée: le règne du légendaire Muad’Dib a permis la miraculeuse transformation des terres désertiques. Mais Paul Atréides s’aperçoit qu’il est à la tête d’une violente dictature et il se retire dans le désert.

Ses jumeaux et héritiers doivent alors faire face à une guerre civile sur Arrakis et au chaos à l’échelle intergalactique. L’avenir du commerce de l’Epice et de l’humanité toute entière dépend désormais des Enfants de Dune.

Dune à la télévision

19 novembre 1999: Sci-Fi, chaîne consacrée à la science-fiction, au fantastique et à l’épouvante, commence la production de Dune. La mini-série doit être tournée à Prague et en Tunisie.

Le 22 novembre commencent, à Prague, les prises de vues principales. La distribution inclut l’acteur William Hurt, titulaire d’un Oscar, dans le rôle du Duc Leto, Alec Newman dans le rôle principal de Paul Atréides. La célèbre Susan Sarandon apparaît quant à elle dans « Les Enfants De Dune ».

La série est écrite et réalisée par John Harrison. Vittorio Storaro, titulaire de trois Oscars (Le Dernier Empereur, Reds, Apocalypse Now), est le chef opérateur et Theodor Pistek, récompensé d’un Oscar pour Amadeus, est le concepteur des costumes.

Dune est une production ambitieuse. La chaîne annonce d’emblée que le public aura enfin une chance de vivre la légende telle qu’elle a été conçue, dans toute sa complexité, développée sur six heures. On lui promet une adaptation fidèle, sans la limitation d’un long-métrage de cinéma mais avec le talent d’artistes confirmés.

Le 3 mai 2000, après des mois de tournages, en particulier dans l’un des plus grands studios d’Europe, le studio Barrandov à Prague, les prises de vues sont enfin terminées.

Le but d’Harrison est de rester fidèle au livre, d’en reprendre les éléments constituants sans en trahir l’histoire ni, surtout, l’intention. Un pari que permet la durée de la mini-série: quatre heures et demie sans les publicités. Découpée en trois parties diffusées trois soirs de suite à 21 heures, la mini-série doit être compréhensible pour un spectateur assidu mais également pour celui qui prendrait le train en marche. D’où la nécessité de pouvoir identifier aisément chaque personnage ainsi que les enjeux de la saga.

Dans cet esprit, Harrison tenait à ce que chaque élément visuel soit une aide à la narration, fasse partie intégrante de l’histoire racontée. Les costumes, les décors, la lumière devaient rendre explicite la place de chaque personnage dans le récit. Pour des raisons autant budgétaires qu’artistiques, il fut décidé de construire tous les décors, y compris les grandes étendues désertiques d’Arrakis, dans les studios de Prague.

La mini-série a réalisé la plus forte audience jamais enregistrée par Sci-Fi Channel jusqu’alors. Diffusée dès juillet 2001 par Canal+ en France, elle a remporté aux Etats-Unis un Golden Reel Award pour sa qualité sonore, et récolté plusieurs nominations, notamment pour son chef opérateur et ses effets visuels.

De quoi conforter la chaîne dans sa volonté de donner une suite à l’aventure, John Harrison ayant attaqué l’écriture d’un deuxième volet alors que le premier n’était pas encore diffusé. Les Enfants de Dune s’appuie sur les deux tomes suivants de Herbert, Le Messie de Dune et Les Enfants de Dune.

Voici une déclaration de John Harrison (réalisateur) que je trouve intéressante: « Le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui ressemble encore plus à celui que décrit Herbert que celui des années soixante. Nous évoluons au sein d’une société encore plus confédérée, sous l’influence globale des Etats-Unis ou des Nations Unies. Il existe des forces politiques et économiques qui rivalisent pour prendre le contrôle du monde, à l’image de ce que décrivait Herbert. Il y a également une partie de la population, que ce soit en Afrique, au Moyen-Orient ou ailleurs, qui aspire à faire partie du premier monde mais qui reste en deçà. Il s’agit également d’un monde dominé par une matière première inestimable – que ce soit le pétrole, le dollar ou autre chose. La politique et la sociologie de Dune, avec ses conspirations et ses intrigues, ne sont pas si éloignées de celles de notre monde ».

Dune: un livre, un film et finalement une série

Lorsqu’en décembre 1963 le magazine de science-fiction « Analog » commence la publication en feuilleton de Dune World, un roman de Frank Herbert, rien ne laisse présager le succès futur de cette histoire de lutte galactique autour d’une substance précieuse, l’Epice. Ce n’est qu’en 1965, après la publication de The Prophet Of Dune dans le même magazine, que les deux histoires sont réunies en un volume, sous le titre générique que nous connaissons aujourd’hui.

Depuis, le succès du livre s’est étendu au monde entier et Herbert a écrit plusieurs suites au roman initial: Les Enfants de Dune en 1976, L’Empereur Dieu de Dune en 1980, Les Hérétiques de Dune en 1984, enfin La Maison des Mères en 1985.

Si l’on a souvent dit que Frank Herbert était l’homme d’un seul livre, tant reste grand le succès du « cycle de Dune » à travers le monde, il n’en a pas moins écrit de nombreux autres titres.

L’idée de Dune est née dans l’esprit de l’écrivain alors qu’il effectuait un voyage dans l’Oregon pour écrire un article sur une expérience menée par le Ministère de l’Agriculture, portant sur le contrôle des dunes. Il a écrit cet article, puis il a commencé à rassembler de la documentation sur le sujet. Il lui a fallu un an et demi pour transformer les notes et les idées en un roman cohérent. L’accueil de la critique ne fut pas des plus tendres, et il faudra encore du temps avant que le livre soit récompensé.

Le luxe de détails imaginés par Herbert pour donner corps à différents peuples, son mélange de récits historique, messianique et écologique, Dune est bien l’un des exemples les plus aboutis de « livre-univers », que l’on a pu rapprocher pour cette raison de Star Wars, même si les deux histoires sont racontées de manières très différentes.

L’unique tentative aboutie d’adapter Dune à l’écran était jusqu’alors le film de David Lynch, sorti quinze ans avant la mini-série. Dune, le film, fut un échec critique et public dont David Lynch aura du mal à reparler ensuite. Les critiques furent déroutées, pas seulement parce que le film ne parvenait pas à restituer la complexité du roman, mais aussi par la manière de filmer de Lynch, que certains qualifièrent de décousue.

Les deux grandes critiques sont, d’abord, la référence au roman, les lecteurs du roman ne reconnaissent pas l’ampleur et la complexité du livre. Ensuite, les effets spéciaux ne sont pas ceux attendus, ils déçoivent.

Je déconseille fortement de regarder le film de David Lynch qui pour moi est un navet, agrémenté d’un casting mal choisi. Le seul intérêt de ce film est de le comparer au livre et à la série. Même si le but de Lynch est bien différent de celui poursuivi par l’auteur de la série.

Si malgré tout, vous souhaitez le voir, regardez le AVANT de voir la mini-série. Parce qu’avec toute la bonne volonté du monde, j’ai eu beaucoup de mal à voir la fin du film. Tant la série est intéressante et nous fait entrer dans un univers très particulier.

La série en comparaison au film de Lynch, est vraiment bien réussie. C’est une très bonne adaptation du livre, même si les puristes diront qu’il manque certains passages ou que la complexité du roman n’est pas toujours bien représentée. Il est quasiment impossible de reproduire une oeuvre telle que Dune, dans son entièreté. C’est tout un univers qui s’ouvre à nous, tout comme la trilogie du « Seigneur Des Anneaux ».

Cette seconde adaptation se distingue de la vision très personnelle de David Lynch par sa fidélité au roman. Et comme, pour faire passer l’ampleur de ce dernier, il fallait bien plus de deux heures, John Harrison a relevé le défi en adoptant le format d’une mini-série de 4 h 30 pour la télévision.

Cette marge de manoeuvre relativement confortable lui a permis de faire passer la complexité du roman et de placer les éléments qui le composent: l’Empire, la Guilde des Navigateurs, les Bene Gesserit, les Maisons, les Atréides, les Harkonnens, les Fremens, Arrakis, les Mentats…

La notion de complot entre les multiples forces en présence est assez bien rendue. Les personnages de Frank Herbert, les principaux comme les secondaires, sont également tous présents.

Mais force est de constater que toutes les briques sont agencées et que la complexité du roman est respectée. Qui plus est, Harrisson fait passer tout cela avec une certaine subtilité. Il n’y a pratiquement pas de « pavés explicatifs »: juste un court préambule en voix off (comme dans le film de Lynch) et un petit exposé didactique, sous forme de cours dispensé à Paul sur l’équilibre géopolitique de l’Empire. Pour le reste, c’est surtout en faisant agir et parler les personnages que le réalisateur reconstruit l’univers de Dune, faisant preuve parfois d’une certaine finesse – par exemple lorsqu’il parvient à faire comprendre ce qu’est la Voix des Bene Gesserit sans rien expliquer du tout.

Dans le même esprit, le scénario est très fidèle à l’histoire originale de Frank Herbert, de manière parfois pointilleuse. On retrouve la plupart des scènes, importantes ou mineures, très peu d’entorses (une scène dans laquelle Paul, après avoir absorbé l’Eau de Vie, fait couler de l’eau sous les yeux de ses fidèles) et plusieurs scènes où la Princesse Irulan joue un rôle important (elle participe au banquet des Atréides sur Arrakis, se rend sur Giedi Prime, la planète des Harkonnens, flirte avec un neveu du baron…) Autant d’ambitions plutôt réussies force le respect.

Critique de la série

Après un premier téléfilm adaptant le roman Dune de Frank Herbert, qui a remporté un joli succès, Tomorrow Films décide de produire sa suite. Si cette production porte le nom des Enfants de Dune, il s’agit en fait de la fusion de deux ouvrages de l’écrivain: Le Messie De Dune et Les Enfants De Dune. La mini-série est ici découpée en 3 parties. La première relate le devenir de Paul Muad´dib Atréides, devenu malgré lui une sorte de dictateur et se laissant conduire vers ses funestes visions. Les deux autres parties se passent quelques années plus tard, et traitent de la descendance de Muad´dib et Shani.

Alors que Dune faisait passer les Atréides pour les gentils et Paul pour le sauveur, ici les choses deviennent beaucoup plus nuancées. La force de la série est d’avoir réussi à mettre des tonalités sur chaque personnage: il n´y a plus des bons ou des mauvais, mais des êtres qui doivent prendre des décisions délicates et conflictuelles.

Si Alec Newman manquait de présence sur la première mini-série, il est indéniablement parfait dans cette suite et crée un personnage tout en nuance, prisonnier de ses visions et ne voulant ou pouvant lutter contre elles. Ainsi le sauveur guidé par un destin devient un tyran, appliquant sa religion sur toutes les planètes grâce à son monopole sur l’Epice.

Le personnage de la soeur de Paul, Alia, n’est pas en reste, et malgré toutes les horreurs qu’elle commet, on ne peut s’empêcher de la plaindre et d’être ému par cette femme qui fut très vite abandonnée par sa mère, et appelée dès son plus jeune âge « l’Abomination ».

Il y a aussi la reine, Irulan, jouée par Julie Cox, femme forte d’apparence, et pourtant cherchant désespérément le respect de la famille Atréides et l’amour de son mari. Cette actrice joue très bien ce rôle très nuancé parce que toujours en déséquilibre entre le bien et le mal. Il serait bien long d’évoquer chaque protagoniste important tellement ils sont nombreux, et pourtant tous magnifiquement interprétés.

Un gros reproche fait sur le premier volet de la série portait sur les effets spéciaux (les scènes de désert faisant vraiment trop « prise de vue studio »). Dans cette suite, même si la qualité a été nettement améliorée, cela reste encore beaucoup trop visible et si les toiles de fond sont remplacées par un écran bleu, le désert manque encore cruellement de profondeur.

En conclusion

Les Enfants De Dune est si réussi qu’on aimerait qu’il soit plus long, surtout sur la première partie. Une suite vraiment appréciée, surpassant la première mini-série tant au niveau de l’interprétation que de la mise en scène.

L’histoire est prenante à souhait, bien jouée (dommage cependant que certains acteurs de la mini-série précédente n’ait pas repris leur rôle…), les effets spéciaux, s’ils n’arrivent pas au niveau de ceux d’un film, sont bien faits – y compris le désert – et la musique porte réellement la mini-série.

Un seul regret: si Paul, Shani, Duncan, Irulan et les autres sont parfaits, ce sont les enfants eux-mêmes, Leto et Ghanima, qui n’arrivent pas à se rendre vraiment attachants…

En quelques mots...

Lise-Marie Cassart
Alexandre Marlier

Dune/Les Enfants De Dune

Une très bonne interprétation des roman de Frank Herbert, même si parfois un peu low cost.

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Crédits Photos:
EvisionNew Amsterdam Entertainment Inc.Tandem CommunicationsVictor Television Productions Inc.

Lise-Marie Cassart

Lise-Marie est journaliste. Elle travaille pour la presse écrite, et plus précisément pour le magazine féminin « Flair ». Lise-Marie a rejoint l’équipe en septembre 2004. Elle a, notamment, décortiqué durant 3 saisons les génériques de séries, tant niveau musical qu’au point de vue des images. Lise-Marie a quitté l'équipe d'AFDS en juin 2008.

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