Largo Winch
Si les américains adaptent au cinéma à tour de bras leurs super-héros de Comics, en France le phénomène des adaptations de bandes dessinées est également bien présent. Dernièrement les « Astérix » et « Petit Nicolas » avec le succès que l’on connaît, suivront notamment « L’Elève Ducobu » et le « Marsupilami ». Le détour par l’étape cinéma semble un passage obligé et surtout rentable pour les producteurs.
Un cas parmi d’autres, le « Largo Winch » de Van Hamme était un candidat parfait pour la prise de vue réelle. Une histoire dense et torturée, un héros charismatique, des aventures que n’auraient pas renié Ian Fleming l’auteur de James Bond, le cocktail avait tout pour faire de l’oeil au 7ème art.
Et pourtant, c’est à la télévision en 2001 et en série, qu’apparaîtra pour la première fois Largo, sous les traits de Paolo Seganti. Série paresseuse et de peu d’envergure, elle n’emportera toutefois pas réellement l’adhésion des fans de la bande dessinée ni de son auteur.
Retour à la case départ donc pour le projet ciné qui voit le jour fin 2008. Recherche effrénée d’un réalisateur français apte à retranscrire la psychologie sombre du héros tout en ménageant des scènes d’actions, mais surtout d’un acteur capable de se fondre dans le personnage principal.
Si le choix de Jérôme Salle derrière la caméra ne surprend pas après le succès d’estime de son thriller « Anthony Zimmer », celui de Tomer Sisley dans le rôle du propre sur lui Largo Winch, a provoqué son petit effet de stupeur. L’acteur français plutôt connu pour ses stand-up que pour son cv de comédien, n’avait de toute évidence pas vraiment la tête de l’emploi.
Une attente fébrile des fans plus tard, « Largo Winch » débarque sur les écrans et remporte un joli petit succès dans l’hexagone et s’exporte plutôt pas mal. Une franchise est lancée. L’histoire est fidèle dans les grandes lignes aux premiers tomes de la BD.
Nerio Winch, PDG du tout puissant groupe W, meurt, brutalement assassiné. Le crime, maquillé en accident, ouvre la voie à une succession mouvementée à la tête de la multinationale. Son fils adoptif, Largo, héritier de l’empire, qu’il avait confié aux bons soins d’un couple d’amis, se voit alors poursuivi par la puissante confrérie occulte ayant orchestré le meurtre de son père.
Bien décidé à le venger et obligé à se frayer un chemin entre ses ennemis mortels, il entend bien succéder à son père, alors que son caractère sauvage ne l’y prédestinait pas vraiment…
L’histoire, classique, n’est peut-être pas de première fraîcheur mais à le mérite de poser des enjeux clairs et d’enchaîner les événements de manière aussi efficace que cohérente.
Le réalisateur fait montre de savoir faire, offrant notamment une première partie douce-amère très intéressante sur l’enfance et la jeunesse de Largo. Si les scènes d’action manquent parfois un peu d’envergures comparées à celles des blockbusters américains, une séquence finale de baston sur le toit d’un gratte-ciel vient apporter le quota de testostérones à tous les amateurs d’affrontements musclés.
Là où le bât blesse, c’est du côté des acteurs. D’habitude excellente, Kristin Scott Thomas incarne ici de manière caricaturale la « cold bitch » de service tandis que Mélanie Thierry, aux prises avec un personnage tête à claques, se montre bien transparente.
Enfin Tomer Sisley, sur lequel reposait les plus gros doutes, s’il reste décent et crédible, manque encore de ce je ne sais quoi qui rendrait son incarnation inoubliable.
Chose qui sera peut-être rectifiée, car Largo Winch reviendra dans une seconde aventure d’ores et déjà prévue pour le printemps 2011 avec rien de moins que Miss Sharon « Botox » Stone en grande méchante. Du boulot pour Largo en perspective…
En quelques mots...
Tilman Villette
Largo Winch
L'adaptation plutôt réussie de la B.D. de Jean Van Hamme, dopée aux scènes d'actions spectaculaires.