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Brigades Du Tigre (les): 1.01 Ce siècle avait sept ans…

En fait, Les Brigades Du Tigre, c’est un peu Les Experts version années ’70. Les brigades mobiles de l’époque sont un peu les premières super-divisions de la télévision. Elles sont super-armées, super équipées et super-organisées. Mais à l’époque, on est loin des lampes qui font ressortir les traces de fluides corporels, des analyses ADN et des simulations par ordinateur.

Les brigades mobiles ont des voitures qui roulent à du 30 km/h, des dessins en guise de fichier central et ils s’entraînent en collants de gym. Et même pour un téléspectateur de 1974, les méthodes de ces super-flics peuvent paraître un peu anachroniques. Alors le pilote sert avant-tout à nous présenter le contexte historique.

Une voix off, c’est typique à l’époque, explique que la criminalité a augmenté au début du vingtième siècle. Les délinquants tiennent alors en échec une police complètement dépassée. Les policiers circulent à cheval ou à vélo alors que les malfrats ont des voitures. Les gendarmes ne peuvent sortir de leur juridiction et doivent laisser s’enfuir les braqueurs de banque.

Durant la première partie du pilote des Brigades Du Tigre, on suivra l’inspecteur Valentin. C’est un flic motivé: il bouffe le bitume quand il est en filatures à vélo, il tente de convaincre les policiers locaux de lui donner un coup de main alors qu’il n’a pas de réquisition légale. Cependant il ne parvient pas à conclure ses affaires par manque de moyens. Et cela le rend malade.

Il n’hésitera pas à interpeller un député à ce sujet. Mais, déjà à l’époque, il faut un fait divers sordide pour que les choses bougent. Valentin parvient à arrêter un membres du gang des Charbonniers, mais pour le faire taire ses comparses le descendent sur le chemin de la prison. Scandale.

Les politiques prennent enfin les choses en main. Le député Bonnerive interpelle la Chambre et Clémenceau, le ministre de l’intérieur, met en place les brigades mobiles, dites du Tigre en référence au surnom de leur fondateur. Nous sommes en 1907, d’où le titre de l’épisode « Le siècle avait sept ans ».

On l’avait compris, notre Valentin va faire partie de ces Brigades Du Tigre. Non seulement, il demande sa mutation, mais en plus son supérieur le recommande et le promeut commissaire. On est donc face à un véritable héros. En plus, il a le physique du jeune policier actif aux yeux bleus profonds. Parfait.

Il est temps de faire connaissance avec ses futurs collègues. En commençant par le commissaire Fèvre, son supérieur, qui est comme il se doit, peu amical et avide de résultats. Si une vingtaine d’hommes participent à la première brigade mobile, on en nomme seulement deux: Pujol et Terrasson, dit Hercule. Ce seront les deux principaux collaborateurs de Valentin.

La deuxième partie du pilote, nous permet de comprendre ce que ces brigades ont de différent. Les agents apprennent à prendre des empreintes, à taper à la machine. Ils s’entraînent au combat. Ils possèdent des voitures et ils reçoivent le « Bulletin de la police criminelle » où sont répertoriées les dernières affaires.

Il est alors temps de les voir à l’action. Une banque s’est faite braquer, par les Charbonniers justement. On assiste alors à une descente en règle d’experts sur le terrain. Exactement comme on les connaît maintenant. Ils se font remarquer par leur beaux véhicules, ils déplient leur matériel dernier cri, sont l’objet de l’une ou l’autre remarques, mais ils finissent toujours par inspirer le respect.

Et finalement, c’est comme maintenant, les victimes et les criminels ne sont pas au courant des dernières trouvailles médico-légales et c’est ça qui permet de les coincer. Ce sont simplement les techniques qui changent. Dans les séries actuelles, il faut parler de larves, de substances toxiques inconnues ou de programmes informatiques flambants neufs pour étonner le chaland. Début de siècle, c’est franchement plus facile.

Les employés de 1907 ne savent pas qu’il ne faut pas déranger une scène de crime. Ils n’ont jamais entendu parler d’empreintes digitales, pas plus que les malfrats qui en laissent partout. Les directeurs de banque n’ont pas encore compris que les photos servent à alimenter le dossier et non les pages de la presse. Plus rudimentaire donc, mais le procédé est le même que dans Les Experts: montrer à quel point les policiers sont mieux équipés que les malfrats, même les plus organisés, et faire la preuve que les citoyens peuvent dormir sur leurs deux oreilles.

Bon il faut avouer que la démonstration dans laquelle la série se lance ne tient pas toujours la route. Pour faire technologique, les policiers s’élancent en voiture à la poursuite d’un bandit… à pied. Et finalement, cela paraît peu pratique dans la situation. Et dans la banque, les flics s’esquintent à prendre en photos un tas de dossiers qui sont tombés par terre sans qu’on voit vraiment à quoi cela pourra bien leur servir.

Heureusement, les empreintes digitales permettent de confondre l’un des voleurs! Le téléspectateur de l’époque ne relèvera pas ces petites incohérences. Les Brigades Du Tigre font un malheur. Encore un parallèle avec Les Experts actuels.

En quelques mots...

Sarah Sepulchre
Alexandre Marlier

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Sarah Sepulchre

Sarah Sepulchre est professeure à l’Université de Louvain (UCL, Belgique). Ses recherches portent sur les médias, les fictions, les cultures populaires, les gender studies et particulièrement sur les représentations, les liens entre réalité et fiction. Sa thèse de doctorat était centrée sur les personnages de séries télévisées.

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