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Swingtown

Swingtown c’est une série qui nous ramène au beau milieu des années ’70. Et pas de doute là-dessus! tous les ingrédients sont bien là: disco, paillettes, couleurs à gogo et libération des moeurs!!! Crée par Mike Kelley, elle est diffusée sur CBS , elle ne connaîtra malheureusement qu’une seule saison au grand désarroi de ses fans.

Bienvenue donc dans les années ’70. Swingtown nous plonge dans cette époque pour y capturer les changements sociétaux et les nouvelles moeurs qui y éclosent à travers la photographie d’une famille de la classe moyenne américaine qui est en train de vivre ces nouveaux codes liés à l’émancipation sexuelle.

Si je parle d’émancipation sexuelle, ce n’est bien sûr pas par hasard, car ce thème tient une place importante dans cette série. Emancipation sexuelle, le ton est donné directement, dès les premières minutes du premier épisode: 1976, jour de la fête de l’Indépendance des Etats-Unis, Tom, pilote de ligne se fait faire une petite gâterie par une des hôtesses de l’équipage… mais, nous le verrons, la série est malgré tout un peu moins trash que l’épisode  pilote ne le laisse envisager…

Swingtown: des amitiés fortes

Dans cette série se croise la vie de trois familles: les Decker avec Tom et Trina, les Miller avec Susan et Bruce, et enfin le couple formé de Janet et Roger Thompson. Le pilote de ligne dont je vous parlais juste avant, c’est Tom Decker, le mari de Trina, une ancienne hôtesse de l’air devenue femme au foyer dans sa somptueuse villa de la banlieue chic de Chicago. Tom et Trina forment un couple un peu particulier puisqu’ils sont libertins. Ce qui pour cette Amérique bien pensante est quelque chose d’amusant pour certains et très choquant pour d’autres.

A côté de ce couple sympathique, on retrouve la famille Miller. Bruce le père, la bonne trentaine, vient d’être promu comme trader… Il est marié à Susan depuis qu’il a 18 ans. Elle est belle, rousse et femme au foyer. Ils ont deux enfants: Laurie en pleine adolescence, et BJ, le benjamin.

Enfin, il y a également Janet et Roger, un couple plutôt guindé, complètement renfermé dans ses valeurs et ses idées bien pensantes et son puritanisme démesuré. Ils ont un fils, qui est le meilleur ami du fils des Miller.

Du côté des Miller, l’histoire est simple: suite à une promotion de Bruce, la famille va emménager dans un quartier plus chic de Chicago. En vivant 2 rues plus loin, ils laissent derrière eux Janet et Roger. Mais ils vont devenir par la même occasion les nouveaux voisins de Tom et Trina Decker. Les Miller vont alors faire connaissance avec le couple échangiste. Avides de nouvelles expériences et sans doute blasés par la monotonie de leur couple, les Miller vont succomber aux douces sirènes du libertinage et vont devenir par la même occasion des swingers, le petit nom donné aux échangistes aux USA. D’où le titre de la série: Swingtown.

Ce libertinage n’est évidemment pas sans conséquence pour le couple, leur famille et le regard que portent dessus leurs anciens voisins et amis. Tout se complique donc pour eux… Mais à la fois, la vie semble avoir beaucoup plus de goût! Et les Millers vont subir ce changement de façon plutôt rapide. Si le matin il quittent leur maison et leurs anciens voisins, le soir ils se retrouvent tout simplement en train de planer dans le lit de leurs nouveaux voisins et tout ça en 24 petites heures… Ce qui selon moi va peut-être un peu trop vite, mais bon…

Comme je le disais, c’est un changement qui, au départ, plait beaucoup aux Miller. Trina et Tom Decker, les libertins d’en face sont sympathiques et permettent surtout de mettre un peu de piment dans cette vie de couple un peu fadasse après autant d’années et un seul partenaire sexuel pour Susan Miller!

Toutes ces petites parties de jambes en l’air s’organisent dans la somptueuse villa des Deckers et plus précisément autour de la piscine et dans les pièces au sous sol, lieu de débauche par excellence ou les corps se mêlent et s’entremêlent juste pour le plaisir et se donner du plaisir. Pour les Miller, un peu timides au départ, ces nouveaux horizons vont apparaître ensuite comme une super opportunité! Problème: ils restent en contact avec leurs anciens voisins, qui ne sont pas du tout dans le même trip qu’eux. On sent le fossé se creuser inévitablement, mais les liens profonds qui les lient prennent à chaque fois le dessus malgré une différence de mentalité flagrante.

Deux Amériques?

Ces couples sont un peu à l’image de cette Amérique de l’époque, et même actuelle… Soit on est dans le tout possible, la liberté pure et simple, voir le trash très souvent, ou alors on est dans le puritanisme pur et dur avec cette Amérique trop bien pensante. Le trash, c’est les Deckers et le puritanisme, les Thompson. Entre les deux, les Miller qui essayent de naviguer, qui se sentent au départ obligés de faire un choix entre ces deux réalités antagonistes. C’est aussi en quelque sorte les deux faces des Etats-Unis d’aujourd’hui qui semblent vivre un dédoublement de la personnalité, le phénomène n’est donc pas neuf et a pris son essor en quelque sorte à cette époque.

Je trouve que ces deux réalités sont plutôt bien exprimées dans cette série. Elle dépeins cette amérique coupée en deux à travers les découvertes et les nouvelles ouvertures d’esprit des Miller. Leurs choix, qui ne seront pas sans conséquence, mensonges, tricheries, questionnements… Ou commence le mensonge? Que va-t-on faire de cette nouvelle liberté? Quelle poids va-t-elle avoir sur nos vies? Pas simple de gérer toutes ces nouveautés, tous ces changements de vie, mais au sens plus large, tous ces changements de la société de l’époque.

Les personnages sont relativement justes même si certains sortent davantage du lot. Les comédiens sont convaincants, en particulier Molly Parker (vue dans Deadwood), parfaite en bonne ménagère chatouillée par sa libido, et Grant Show, qui a un tout bon personnage de séducteur à moustaches.

Swingtown au final…

Intelligente et captivante, cette chronique sociétale réussit l’exploit de parler de sexe sans jamais rien en montrer. Normal: elle était programmée sur le réseau familial CBS (alors qu’on l’aurait plutôt attendue sur une chaîne comme HBO, ce qui était d’ailleurs la première idée de ses créateurs). Malgré toutes ses qualités, elle a été priée de se rhabiller après une dizaine d’épisodes seulement.

Du côté de l’ambiance générale, la musique n’est pas en reste avec une B.O. vintage (qui va de Marvin Gaye aux Bee Gees en passant par les Carpenters) fait qu’on y croit encore plus. Disco, couleurs flash, pantalons pattes d’eph’, chemises à paillettes, cols hirondelles, moustaches et rouflaquettes… Dès les premières images, bienvenue dans les seventies. On retrouve un peu de « That’s 70’s Show », avec un côté moins carton pâte que dans la sitcom.

La société de l’époque est dépeinte intelligemment, la sauce prend grâce aux ambiances et aux personnages. La reconstitution d’époque est brillante, de à ses décors en passant par ses costumes, ses coiffures, ses attitudes… et même ses engouements technologiques (comme l’ouvre-boîte électrique par exemple). Sans oublier le fameux halo typique de la télévision des années ’70.

On est dedans, mais je pense qu’on aurait encore pu y aller davantage si l’étiquette CBS n’était pas présente. Et c’est quand même curieux qu’il n’y ai pas plus de cigarettes dans cette série? Mad Men par contre y va à ce niveau là au risque peut-être d’avoir un destin tragique pour la plupart des personnages au bord du cancer de la gorge! Du coup, je pense qu’en étant sur CBS, Swingtown ne pouvait se permettre ce genre de fantaisie, ni dans la façon de montrer le sexe et les parties de jambes en l’air, alors que c’est en quelque sorte l’épine dorsale de la série. Et c’est probablement à cause de cela, en étant délurée et prude à la fois, que Swingtown a probablement pêché…

En quelques mots...

Héloïse Rouard
Alexandre Marlier

Swingtown

70´s trébuchantes, Swingtown dépeint avec légèreté libération sexuelle et émancipation de la femme. Un Grant Show surprenant.

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Crédits Photos:
CBS Paramount Network Television

Héloïse Rouard

Journaliste de formation, Héloïse Rouard est responsable d’une association d’éducation aux médias: Action Ciné Médias Jeunes (ACMJ). Son entrée dans l’équipe? Invitée en 2007 à l'émission pour parler de son étude sur la violence dans "The Shield", la voilà conquise! Depuis, le diagnostic est sans appel: le virus a attaqué toutes ses fonctions vitales.

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