Ally McBeal
Première diffusion: 8 septembre 1997 sur Fox, le lundi soir. Mission: conquérir le public féminin délaissé par les maris qui regardent Monday Night Football sur ABC. Résultat: non seulement la série glane les femmes, mais il semble que le football américain fasse moins recette.
Ally McBeal: histoire et personnages
Ally (Calista Flockhart) est compliquée… très compliquée. Vincent Peiffer, dans un article consacré à la série dans le Télémoustique, déclare même qu’elle est l’archétype de la femme active CCC: célibataire, charmante et compliquée. Ses relations aux autres, ses amours, son métier, la société… rien n’est simple pour elle. Perpétuellement mal à l’aise, elle perd souvent ses moyens. Les choses ne s’arrangent pas quand elle est engagée par le cabinet Cage/Fish & Associated de Boston. En effet, l’un de ses collègues est son ex-grand amour, Billy Alan Thomas. Apparemment, la jolie célibataire tombe de nouveau sous le charme… Charme qui ne l’avait peut-être pas quitté d’ailleurs. Malheureusement, il est marié à Georgia. Evidemment, elle est aussi avocate et elle est engagée par le même cabinet quelques temps plus tard. Ally devra bien admettre que Georgia est sympathique et, qu’en fait, elle l’aime bien. Ce qui ne l’empêche pas d’être toujours amoureuse de Billy. Un Billy qui ne semble pas tout à fait insensible à son ancien amour.
Quand je vous disais qu’elle est compliquée! En un mot, Ally recherche l’âme soeur. Mais malgré toute la bonne volonté qu’elle y met, ses histoires d’amour foirent toujours. Elle estime que les hommes « c’est comme les chewing-gums, quand on les mâche trop longtemps, ils deviennent fades ». Elle n’en rêve pas moins du grand amour.
Le cabinet de « jeunes avocats débutants, mais performants » est donc composé des patrons (Richard et John), des avocats (Ally, Billy, Georgia et plus tard Nelle et Ling) et d’une secrétaire (Elaine). Hors boulot, le cabinet se transforme en cercle d’amis soudés auquel s’ajoutent Renee et, par la force des choses, Vonda Shepard.
Richard Fish (Greg Germann) est un mauvais avocat, mais un excellent homme d’affaire. et c’est bien pour ça qu’il a créé son cabinet: pour amasser de l’argent. Il choisit d’ailleurs ses clients selon leur porte-feuille et pas pour la beauté juridique de leurs cas.
Pour que ses employés gagnent des procès, il faut qu’ils se sentent bien. Leur bien-être est donc une de ses occupations primordiale. Vis-à-vis d’Ally, par exemple il est très paternaliste.
Sur le plan personnel, il a eu une liaison avec la juge Whipper Cone (Frimousse). Une femme plus âgée que lui. Au niveau du personnage, on retiendra ses fameux « fishismes », une invention personnelle. Il s’agit, selon certains, d’aphorismes particulièrement obscurs (Selon le Petit Larousse, un aphorisme est une maxime énoncée en peu de mots, un adage. Ex : tel père, tel fils.), selon d’autres de lieux communs détournés par ses soins.
John Cage (Peter McNicol), surnommé le « biscuit » est l’associé principal de Richard. Il se définit lui-même comme « bizarre-étrange ». C’est le moins qu’on puisse dire. En disant de lui qu’il est une boule de complexes, je crois qu’on est dans le bon. Il manque terriblement de confiance en lui (ajouté à sa « loufoquerie », ça n’arrange rien). Cependant, ses stratégies délirantes font de lui un très bon avocat. Son calme, sa gentillesse le rendent très attachant. il ne se passe pas un épisode sans qu’il se déclare « être troublé ». Une phrase, ô surprise, récurrente quand il rencontre une femme. Il aura une relation amoureuse avec Nelle Porter, son antithèse au féminin.
Billy Alan Thomas (Gil Bellows) est un jeune cadre dynamique brillant et charmant. Il a tout pour faire fondre Ally. Elle n’a d’ailleurs pas attendu qu’il soit cadre pour tomber amoureuse puisqu’ils se sont connus à la maternelle. Ils sont tous deux leur premier amour respectif, ça marque. La venue d’Ally le trouble un peu. Apparemment, il a encore un petit faible pour elle. Il tourne ses sentiments en amitié.
Stéphanie Vandevyver (Génération série) considère qu’il est le plus équilibré du cabinet. Au point de se laisser aller à la routine. Ben oui, il est un peu pépère!
Ally crie ses faiblesses et ses doutes sans pudeur, Georgia Thomas (Courteney Thorne-Smith) sourit sans mot dire. Pourtant, elle n’est pas plus sûre d’elle même qu’Ally, mais elle l’exprime différemment. Elle est calme, posée là où Ally est nerveuse et mélodramatique. Elles deviennent amies et se respectent.
« Elaine Vassal (Jane Krakowski) est une emmerdeuse! » C’est ce qu’on a envie de crier après le pilote. C’est une secrétaire auto-satisfaite, égocentrique et une salope. Elle fait des avances assez claires à Richard Fish. Puis au fil des épisodes, on se rend compte qu’il y a un coeur en peine à prendre derrière cette façade d’extravertie. Finalement, elle cherche le grand amour aussi. Elle utilise un chemin radicalement opposé à celui d’Ally. Elles tomberont amoureuses du même homme, George Madison (John Ritter) dans les épisodes 27 et 28 de la 2ème saison.
Rennee Radick (Lisa Nicole Carson) est la meilleur amie d’Ally. Elle est la seule à pouvoir tout lui dire et, comme elle a du caractère, elle ne s’en prive pas. Comme elles vivent ensemble, l’ambiance est assurée. Elle aussi travaille dans le milieu du droit: elle est substitut du procureur. Sur le plan personnel, elle est célibataire et… elle a un problème avec les hommes.
Elle est du style « provocante » (si vous voyez ce que je veux dire…) et plutôt vache (on se souviendra de la scène de vengeance d’anthologie dite du « Pingouin ») avec eux. Elle tente ainsi de leur faire payer la manière dont ils se comportent avec elle. Cette philosophie de vie lui vaut quelques ennuis, notamment quand un avocat porte plainte pour coups et blessure après avoir été mis K.O. en un round. Rennee lui avait laissé espérer monts et merveilles. Au moment de boire le dernier verre chez elle, il est devenu plus entreprenant. Elle ne l’a pas entendu de cette oreille.
Saisons 3 et 4, la suite et l’escalade
Ally McBeal dépasse réellement le cap des trente ans. Devient-elle une adulte accomplie ? Il ne faut pas exagérer, mais elle parvient à quitter son enfance… et donc Billy. Elle passe à autre chose. Et inaugure la nouvelle Ally par une séance de jambe en l’air dans un car-wash avec l’employé (qui a quelques arguments pour lui, il est vrai).Ally se met donc à rencontrer des hommes, parfois des adolescents. Elle « teste ».
Billy pendant ce temps perd pied. Son couple avec Georgia bat de l’aile. Ils prennent également le chemin des psys et consultent celle d’Ally. Ce ressort dramatique est intéressant. Il est vrai que Billy et Georgia en sont au moment où tous les couples vacillent. Normal que cela apparaissent dans une série qui parle des rapports amoureux entre les hommes et les femmes. Pourtant, on perd un peu pied dans ces histoires. On sent que quelque chose est latent. Billy déconne de plus en plus. Il s’entoure de jolies pin-up prétextant que l’image de la réussite est primordiale pour un avocat, plus encore que la réussite elle-même. Cela est symptomatique du changement intérieur de Billy. Sa déontologie du métier change: tous les coups sont permis. Sa manière d’aborder la vie glisse inlassablement.
Spoiler
A côté de Billy, Ally et Georgia, le cabinet s’est également transformé. Whipper Cone (Dyan Cannon) est partie, Ling (Lucy Liu) et Nelle Porter (Portia de Rossi) sont apparues. Les guest stars sont de plus en plus présentes et glorieuses. Durant les saisons, on remarquera Tina Turner, Gloria Gaynor, Al Green, Farah Fawcett, Kate Jackson, Elton John, Maria Carey et Barry White.
Pourtant dès la quatrième saison, la série décline.
Saison 5, la déchéance
Qu’est devenue l’une de nos séries favorites ? A la décharge de David E. Kelley, les acteurs quittent le navire. Au point que c’en est difficilement gérable. Nous venons de dire que le départ de Gil Bellows n’était pas une malédiction, mais un challenge pour la série. Ceci dit, perdre d’un coup Renee, Georgia, John, Mark Albert et Larry, c’est pratiquement impossible!
David E. Kelley, pris de court? Découragé? Difficile à dire. Mais la série perd son âme. Les affaires marginales sont de moins en moins présentes, les loufoqueries ne sont plus renouvelées. Il reste les fishismes et les toilettes mixtes, mais on connaît déjà. Les sentiments d’Ally sont de plus en plus rarement visualisés sur écran (tout au plus secoue-t-elle Maddie quand celle-ci dépasse les bornes).
Une flopée de nouveaux personnages apparaissent. Mais on ne leur donne pas vraiment leur chance. Au bout du compte, ils se révèlent plutôt comme bouche-trous que comme réels personnages. Le cabinet se peuple de nouveaux avocats. Corretta Lipp (Regina Hall) est engagée lorsque Larry ferme son cabinet. Jenny Shaw (Juliann Nicholson) et Glen Foy (James Marsden) rejoignent l’équipe pour mieux être virés 13 épisodes plus loin. Raymond Milbury (Josh Hopkins) hante les couloirs en répliquant, au mieux, une ou deux fois par épisodes et tenant un second rôle de temps en temps. Claire Otoms (Dame Edna Everage) et ses ennuis gastriques sont probablement un essai de loufoque.
Dernière arrivée: Liza Bump (Christina Ricci) qui reprend un rôle de chipie ultra-sexy et ultra-méchante qui fait penser à Ling. Elle reprendra sa place jusque dans le coeur de Richard, d’ailleurs. Du côté vie privée, Maddie Harrington (Hayden Panettiere) est la fille nouvellement déclarée de Ally. Victor (Jon Bon Jovi) tentera de lui faire oublier Larry sans y parvenir.
Certains de ces personnages sont cocasses: Claire Otoms; attachants: Corretta ou Victor. Contrairement à ce que certains critiques pensent, je crois que l’introduction de Maddie aurait pu être une réussite. Idem pour l’idée que Richard tombe réellement amoureux au point de se marier. Idem quand Ally semble construire un couple enfin heureux avec Victor. Mais tout tourne en eau de boudin! Ces personnages, ces intrigues sont amenées maladroitement (généralement beaucoup trop vite: une phrase et l’affaire est faite) et se terminent tout aussi abruptement. Où est passé la subtilité de David E. Kelley. Bref, les arrivées et départs de tous ces personnages sont autant de cassures dans le système des personnages et, plus grave dans l’intrigue générale.
Qu’on me dévoile la cohérence de cette série et je reviendrai allègrement sur ce que je viens de dire. Ally commence par se trouver une nouvelle colocataire et un nouvel amoureux. Un nouveau triangle s’installe au bureau mettant aux prise Ally, Glen et Jenny. Stop: Ally achète une maison, rencontre Victor et se découvre une fille. Tout le monde descend, Victor le premier. Alors que les scénaristes semblaient lentement nous amener vers un couple à long terme. La rencontre, les prémisses amoureux s’étalent et tranchent trop (beaucoup trop!) avec le départ qui se noue en une fraction d’épisode. Au cabinet, tout s’affole: arrivées, départs, postulants, faillite dont on ne reparle plus ensuite, etc…
On pallie le manque de fond par des guest stars. Parmi les récurrentes, Christina Ricci et Jon Bon Jovi sont de bonnes surprises. Les ponctuels sont plutôt des beaux coups. Mais le téléspectateur n’est pas dupe. Il quitte l’audience!
Ally McBeal: l’épisode de clôture
Autant annoncer directement la couleur: quelle déception! Je l’ai trouvé complètement vide, inintéressant. J’étais contente de revoir Renee, Georgia, même Billy, mais un goût de trop peu me restait dans la bouche. Pourquoi? L’article de Thomas Barichella dans « Episode » a mis des mots sur mon impression. Il considère que le dernier épisode d’Ally McBeal casse le contrat passé avec le téléspectateur au début de la série. On nous annonçait une série sur une trentenaire en quête de l’amour. Nous aurions dû au moins quitter Ally sur un constat d’échec (elle n’a pas trouvé le grand amour) ou de réussite (elle se « marie »). Mais les scénaristes ont choisi de boucler sur la relation mère-fille: Ally part pour New York afin que Maddie puisse retrouver ses amies et son équilibre (encore une intrigue qui atterrit en quelques phrase rapides sur nos écrans, auparavant Maddie n’avait jamais été nostalgique ou déprimée).
Plus grave, toujours selon Thomas Barichella, Kelley fait revenir Billy et donc le passé d’Ally. Il aurait pu faire revenir Larry et terminer sur une note d’espoir. D’autant que c’est a cause de lui que l’histoire avec Victor se termine et que l’acteur aurait apparemment pu se libérer (au sens propre) pour un épisode. Personnellement, je pense qu’on aurait tout simplement pu laisser la relation entre Ally et Victor se développer comme elle semblait le faire. Qu’est-ce qui l’en empêchait? Est-ce une question de contrat? Bon, c’est vrai que Ally représente la trentenaire relativement mûre qui se cherche un homme tout simple. C’est vrai que la faire se marier avec Jon Bon Jovi, idole d’adolescentes par excellence, cela aurait un arrière-goût groupie… Mais bon. Comme il ne joue pas mal, on lui aurait pardonné!
Enfin, à mon avis, il manque un truc essentiel à ce dernier épisode: la loufoquerie. Certaines de mes connaissances pensent que c’est sympa de faire revenir les anciens et de leur faire faire leurs adieux à Ally. OK, mais il y a la manière! Et la Ally McBeal’s touch n’est pas respectée dans ce dernier épisode. Il ressemble plus à un soap qu’à Ally!
David E. Kelley semble avoir oublié que des millions de gens ont aimé Ally McBeal pour plein de raisons différentes. Il semble oublier que Ally McBeal méritait cet engouement. Il semble oublier que pour toutes ces raisons, que pour toutes ses qualités, la série devait nous offrir une fin digne. Ce n’était pas un devoir, mais un signe du respect de Kelley envers les téléspectateurs.
Acteurs d’Ally McBeal
Courteney Thorne-Smith nous avait habitué à de moins bon rôles. Elle fut Alison Parker dans Melrose Place… C’est avec le personnage de Georgia qu’elle donne la pleine mesure de son talent.
En passant, il est intéressant de noter qu’elle sort toujours avec des Billy. Billy Campbell (Andrew Sue) dans Melrose Place, avec lequel Alison vit une histoire d’amour houleuse. Billy Thomas (Gil Belows) est le mari de Georgia dans Ally McBeal. Il est aussi le grand amour de jeunesse (voire le grand amour tout court) d’Ally.
Courtney a délaissé le rôle de victime du soap d’Aaron Spelling avant la 6ème saison. Elle a signé directement pour celui de Georgia. Il n’y a pas à dire, l’humour, la sincérité et le charme lui vont beaucoup mieux. A 32 ans, la petite fille qui rêvait d’Hollywood et d’une vie de star peut être fière.
Et dire que Calista Flockhart a déclaré que ça ne l’intéressait pas de faire un casting pour une série télé. Elle ne jurait que par le théâtre. D’ailleurs, les planches, elle connaît. Elle débarque à Broadway en 1988 avec un diplôme de théâtre en poche. Elle joue dans La Ménagerie De Verre de Tennessee Williams, La Cage Aux Folles avec Robin Williams, Les Trois Soeurs de Tchekov.
C’est pourtant elle qui incarne Ally McBeal. Ou plutôt qui lui donne vie. « Le point commun entre mon personnage et moi? Nous voudrions toutes les deux avoir les seins plus gros ».
En fait de points communs, pour l’actrice de 33 ans, la difficulté semble justement de prendre distance par rapport à Ally. Elle interprète son personnage de manière tellement convaincante qu’on aurait tendance à l’identifier à celui-ci. Il faut dire que c’est le rôle qui l’a révélée au monde entier. Les vaches maigres, elle a connu, mais elles font maintenant partie du passé. « Un jour, mon frère, apitoyé, m’a envoyé une caisse de raviolis en boites: j’en ai mangé pendant un mois ».
Star internationale, récompensée par un Golden Awards en 1998, Calista voit sa carrière s’envoler. Aux côtés de Kevin Kline, Michelle Pfeiffer, Rupert Everett, elle joue dans Songe d’Une Nuit d’Eté de Michael Hoffman (sorti fin octobre 1999). Elle a aussi un rôle dans Things You Tell Just By Looking At Her avec Cameron Diaz, Glenn Glose et Holy Hunter.
La célébrité a pourtant ses mauvais côtés. Une certaine presse s’est joué des rumeurs d’anorexie à son propos. Des avocates l’ont menacée de boycott pour protester contre la longueur de ses jupes. Je devrais peut-être dire la « non-longueur »… Elles considèrent les mini-jupes incompatibles avec l’image de marque de la profession.
Les détails qui marquent
Les avocats? On connait. Les groupes d’amis? Déjà vu. Les déboires amoureux? Débiles. Qu’est-ce qui fait qu’Ally McBeal est différente des autres séries?
Probablement l’attention portée à certains détails… D’abord, les toilettes mixtes. En Europe, c’est pas courant. Cela paraît donc original. Peut-être l’est-ce moins aux Etats-Unis, du moins si ce genre d’endroit y existe? Interrogé a ce sujet lors d’une conférence de presse, David E. Kelley a répondu que l’idée lui était venue par hasard. « Il s’agissait de trouver un lieu où tous les personnages pouvaient se croiser. Et puis il y a ce personnage, ce Richard Fish, qui doit probablement adorer aller dans les toilettes des filles ». Le lieu devient indispensable au déroulement des épisodes. Par essence, les toilettes sont un lieu où on se trouve dans une situation délicate, moins calculée qu’ailleurs (de là à dire plus naturelle…). On s’y comporte autrement. On y parle d’autres choses. Pourtant, comme souvent, Kelley n’avait pas pensé jusque là. « L’idée n’a pas été plus loin que ça, vraiment. C’est amusant de voir ce que les gens en ont fait ».
Les sentiments d’Ally McBeal sont au centre de la série. Nous devons comprendre ce qu’elle ressent afin de comprendre qui elle est, ce qui n’est pas peu étant donné qu’elle est continuellement mal à l’aise, décalée. Pour y parvenir, tous les moyens sont bons. Les silences, les gros-plan sur les expressions de son visage. On entend parfois ce qu’elle pense et, surtout, on le voit. Les métaphores ont la vie dure! Elaine se fait une nouvelle fois remarquer? La tête de celle-ci enfle. Ally se sent mal à l’aise? Elle rapetice sur sa chaise. Ces effets spéciaux sont obtenus par « morphing » et par images de synthèse. Les fantasmes d’Ally prennent aussi forme. Elle a envie de Billy? Ils se retrouvent en train de faire l’amour dans une tasse… Ou elle s’imagine qu’il l’embrasse au seuil d’une porte.
Le téléspectateur a l’impression qu’il s’agit de la réalité jusqu’à ce qu’elle se « réveille ». Le « dancing baby » traduit, lui, les envies inconscientes d’Ally. Maternité, couple longue durée, besoin de stabilité, peut-être.
La psy que consulte Ally n’est pas banale non plus. Ally va chercher des réponses chez cette spécialiste, on n’est pas certains qu’elle en trouve. Tracy Ullman interprête la psychologue de la manière tout à fait tordue qu’il faut.
David E. Kelley
Le créateur et producteur de cette série est David E. Kelleyy. Il a déjà sévit dans La Loi De Los Angeles (en collaboration avec Steven Bochco), Chicago Hope/La Vie A Tout Prix, Picket Fences (High Secret City/La Ville Du Grand Secret/Un Drôle De Shérif) et The Practice.
Ally McBeal signe un retour à son milieu professionnel d’origine: la justice. Mais ce n’est pas une série judiciaire. « David E. Kelley la définit comme une `dramédie´, c’est à dire un mélange subtil de drame et de comédie, sur laquelle il a saupoudré une dose d’humour et un brin d’érotisme ». (Génération Séries, n° 28, p. 34)
Kelley a débuté dans la profession de scénariste en 1986 pour La Loi De Los Angeles. Il était alors avocat et il a pris une année sabbatique… Il ne pensait pas faire de vieux os dans ce milieu. Auparavant, il avait composé des sketchs pour l’université. Durant ses quatre à cinq heures de bus entre sa maison et Princeton (où il a décroché un diplôme en science politique), dans le New Jersey, il s’amusait à cela. « Mais je n’ai jamais pensé que c’était ma vocation ».
Treize ans plus tard, High Secret City/La Ville Du Grand Secret, L.A. Low/La Loi De Los Angeles, Ally McBeal, Chicago Hope/La Vie A Tout Prix, The Practice sont à classer sous son nom dans les dictionnaires de l’audiovisuel. Il a également essuyé des échecs cuisants… Snoops pour NBC avec Gina Gherson. Une histoire de détectives privés multi-gadgetisés n’a pas duré plus de 13 épisodes. Girls Club a fait pire. Alors que 13 épisodes ont été mis en boîte, seuls 2 ont été diffusés par la Fox. On notera également cette idée que l’on pourra qualifié d’innovante ou de totalement inutile: « Ally », un montage de 20 minutes de scènes classiques et d’inédites d’Ally McBeal. Une « série » elle aussi, arrêté très rapidement après son lancement.
Ceci dit, vu le nombre de projets auxquels David E. Kelley s’attache, on ose à peine imaginer le temps qu’il passe à écrire. Interrogé par Valérie Jacquelet pour le Génération Séries n° 29, il a répondu qu’il n’était pas seul sur les scénarios. « D’abord je n’écris pas tous les épisodes, j’en écris la plupart. Il y a deux autres scénaristes et ils contribuent également à notre succès. En termes de gestion du temps, dès lors que j’écris à peu près dix pages par jour, ça va. Bien sûr, il arrive que les échéances arrivent un peu plus vite que prévu. Ensuite, il s’agit de choisir les bons producteurs, le bon casting, les bons réalisateurs et les bons monteurs. Car s’ils font leur boulot, je peux me concentrer sur le script, puis sur le montage et sur pas grand-chose d’autre ».
Il n’empêche que le travail d’équipe à ses limites… Kelley revoit toujours les script écrits par d’autres. Il supervise toujours le montage. Puis, il ne faut pas minimiser le temps de travail sur un scénario. D’autant plus qu’il ne sait pas taper à la machine… Une fois l’intrigue ficelée, le travail sur un épisode n’est pas terminé. Kelley participe à la dernière réunion avant le tournage. Il tient à vérifier que toutes les répliques ont été comprises comme elles devaient l’être et qu’aucun contre-sens ne sera fortuitement introduit dans l’histoire. « Par exemple, un simple `Tais-toi!´ peut se transformer en une réplique coléreuse entre deux personnages et on doit tout à coup expliquer pourquoi ces deux personnages se détestent brusquement ». Heureusement pour lui , il aime être pressé par le temps.
Finalement, après son année sabbatique, il n’a pas repris son métier d’avocat. Sa passion du droit transperce dans ses nombreuses séries. The Practice, Ally McBeal et La Loi De Los Angeles se déroulent dans le milieu juridique.
« Je me rappelle un professeur de droit qui nous séparait en trois groupes: ceux qui voyaient la différence entre le blanc et le noir et qui allaient réussir leur examen, ceux qui ne la voyait pas, et pour qui ça allait être difficile, et ceux qui voyaient non seulement la différence entre noir et blanc, mais aussi les gris, les exceptions à la règle, et pour eux, c’était impossible, un vrai chantier, parce que le droit n’aurait jamais de sens pour eux! Ce commentaire me toucha profondément. Ces `gris´, c’est un peu ce que nous cherchons à rendre dans la série ». Un autre regard sur le droit, c’est finalement ce que Kelley tente de nous apprendre… Parfois, cela passe par des gags hallucinants. Lors d’une épisode, un juge à une réplique étonnante: « Montrez-moi vos dents ». En ayant vu le dentier de l’accusé, il choisit finalement de lui donner raison! « Je crois que j’essayais de donner au juge un peu d’exentricité ».
Au-delà de cela, David E. Kelley avoue aussi un part d’autobiographie dans les épisodes de ses séries, toutes proportions gardées… « Je suis loin de penser qu’un auteur passe son temps à se décrire dans ses oeuvres, je ne suis pas Sainte-Beuve tout de même! » Le même Génération Série n° 29 nous apprend que Kelley a inséré une histoire vraie dans un épisode de La Loi De Los Angeles. « Cette fois-ci, je suis resté en face du miroir toute la nuit pour m’entraîner, afin d’être plus spontané. Je me suis levé, j’ai dit mon plaidoyer. Et mon client a été acquitté. Il sautait de joie. Moi je ne m’y attendais pas. Le juge a vu mon expression et m’a dit: `Voulez-vous revenir et redire votre plaidoyer, et cette fois, je vous écouterai!´ Et tout le monde s’est mis à rire, tout comme vous le faites maintenant ».
Causes défendues
« Ally McBeal est une cour d’audience de l’absurde ». C’est, du moins, l’avis de Stéphanie Vandevyver. Le thème du droit à la différence croise celui du droit à pouvoir gérer sa vie privée et professionnelle et celui d’aimer librement. Le message est clair: « faisons fi des préjugés et des tabous qui oppriment les hommes ». Voilà peut-être le message de la série.
Le droit à la différence ne doit peut-être pas être cherché trop loin. Il s’agit déjà du droit d’être femme dans la société actuelle. Ally et Georgia ont été victimes de harcèlement sexuel sur leur lieu de travail. Barbara Cooker (Kate Jackson), une journaliste de grand renom, a été licenciée parce qu’elle ne remplit plus le rôle de jolie jeune potiche. Sans compter les grands thèmes du genre qui trouvent aussi leur place dans la série: l’homosexualité, le racisme et la vieillesse par exemple.
Un artiste de 80 ans qui veut reprendre le contrôle de ses biens à son fils pour monter une galerie d’art. Sandra Winchell qui veut devenir prostituée en toute liberté. Le droit de pouvoir gérer sa vie privée et professionnelle est illustré par des exemples peu orthodoxes.
Le droit d’aimer en toute liberté est un des grands combats d’Ally. Elle défend, par exemple, la cause d’un homme qui veut se marier alors qu’il est condamné à perpétuité. Le directeur de la prison ne comprend pas pourquoi il faut les laisser convoler alors qu’ils ne vivront jamais ensemble. Pire: ils ne pourront même pas consommer le mariage. Absurde, selon lui. Ally parviendra à le convaincre. Elle doit aussi plaider la cause de trois adultes qui veulent former un ménage à trois légal.
Ally McBeal et les femmes
« Ally McBeal est la première série télé dont le sujet principal est: mais qu’est-ce que les filles se racontent entre elles? ». Voilà selon, Vincent Peiffer, le message d’Ally McBeal. Il en conclut que « le sujet de prédilection de vos tendres moitiés concerne vos fesses. Et en général, tout ce qui tourne autour de la chose, dont elles parlent avec une liberté et une crudité insoupçonnable ». C’est un début de réponse.
D’abord, je pense qu’il est un peu réducteur de conclure que les femmes ne pensent qu’à ça. On est des êtres humains, comme les hommes. On y pense oui, mais on sait faire d’autres choses. Il était quand même grand temps que la gente masculine se rende compte que nous valons mieux que l’étiquette « ménagère de moins de cinquante ans ».
Si Ally illustre bien « ce que nous racontons entre nous », je pense qu’il est également dangereux de réduire la série à un papotage digne d’une soirée en pyjamas.
Ally McBeal est loin d’être une série bavarde. Je dirais plus qu’on y montre l’existence des filles. Elles sont compétentes dans leur travail et tout aussi acharnées que les hommes. Elle sont à la recherche de l’amitié et de l’amour. Pour une fois, on ne réduit pas cette quête à deux trois battements de cils ou à une romance fleur bleue. Et, surtout, les préjugés ont la vie dure. Ally doute d’elle. Elle est intelligente et brillante, mais elle pense aussi au sexe. Elaine est, en apparence une salope, mais elle aussi elle a des sentiments. Renée est très libérée, mais il ne faut pas la réduire à ce qu’elle n’est pas. En clair, il n’y a pas des putes et des mamans (n’en déplaise à Freud). Chaque femme a plusieurs facettes.
« Ally, c’est l’illustration de nos bons mais également de nos mauvais côtés, des instincts les plus sombres de notre moi. Elle ne nous épargne rien. Elle nous montre que nous pouvons être ridicules, drôles, godiches, merveilleuses, touchantes, blessées, fortes et faibles à la fois. Ally résume nos émotions en un seul être. Elle nous fait prendre conscience de ce que nous sommes, de notre essence intime ». (Génération séries, n° 28)
Dans une conférence de presse, David E. Kelley déclarait: « Ce n’était sûrement pas l’intention de la série de généraliser. La série se concentrait sur elle (Ally) {exclusivement et sur ses névroses. Time Magazine a mis le personnage en couverture en la présentant comme une icône du féminisme. Ce sont les médias qui ont fait la personnage, plus que les scénaristes! ». Aux yeux de David E. Kelley la série n’est donc pas un message sur les femmes, mais sur une femme. Le mythe Ally McBeal aurait été construit par les médias. Balzac aussi a dépeint des personnages isolés. Il n’empêche que ses romans illustrent le mode de vie des bourgeois du XIXème siècle. Beaucoup d’auteurs n’ont pas la prétention de construire des chefs-d’oeuvre universels et pourtant, parfois, cela arrive.
A la question « Comment expliquez-vous votre faculté à vous mettre à la place des femmes et connaître leurs névroses secrètes? », David E. Kelley a aussi répondu qu’il ne se l’expliquait pas. « Je n’ai jamais considéré les personnages comme si d’un côté il y avait les femmes et de l’autre, les hommes. Je m’attache surtout au personnage et à sa réalité, pas à son sexe. Il y a une petite scène humoristique où deux hommes sont dans les toilettes et parlent de leur physique. Je peux penser qu’il existe le même genre de conversation entre les femmes ». Et si, tout simplement, il n’y avait pas autant de différences que ce que l’on pense entre les hommes et les femmes? Et si, pour une fois, un scénariste avait cessé de penser à des stéréotypes que les femmes doivent absolument remplir?
Si David E. Kelley avait présenté ses femmes comme des hommes… et que finalement on se rende compte que nous réagissons de la même façon?
Vonda Shepard
Vingt minutes, pas moins… Vonda Shepard chante vingt minutes durant dans le dernier épisode de la seconde saison d’Ally McBeal. Un épisode durant 44 minutes, autant dire que Vonda a acquis le statut de personnage régulier de la série. Elle y joue d’ailleurs son propre rôle puisqu’elle sévit dans la musique depuis l’âge de 6 ans. « Dire que je n’aurais pas continué le piano si ma mère n’avait pas quitté mon père! J’avais 10 ans quand elle est partie. Un refuge dans l’épreuve ».
Un refuge qui s’est mué en véritable don. Les albums qu’elle avait enregistré à partir des chansons interprétées pour Ally McBeal se sont largement vendus, le premier a été écoulé à plus de 3 millions d’exemplaires. Une revanche alors que ses deux premiers albums personnels n’avaient obtenus aucun succès.
L’enfance de Vonda a été décisive pour se carrière. Elle provient d’un milieu californien et artistique. Son père est même acteur et écrivain. Elle sera toujours soutenue par ses proches. Mais c’est la rencontre avec le mari d’une de ses amies qui donnera le coup de fouet que sa carrière attendait.
Son amie s’appelle Michelle Pfeiffer et elle est venue accompagnée de son mari, David E. Kelley, au concert de Vonda au Bilboard Café de Los Angeles. La suite vous connaissez. « C’est fou de percer grâce à une série… moi qui ne regarde jamais la télé! ».
Non seulement elle s’entend bien avec Michelle Pfeiffer, mais elle partage plusieurs points communs avec Calista Flockhart. C’est ce qui a poussé David E. Kelley a renforcer la présence de la chanteuse dans la série. Cela voudrait-il dire que les avocats passent de plus en plus de temps au café?
Tradition et modernité
Déjà-vu: La série est basée sur la quête d’amour d’une jeune femme. Pas vraiment original et pour cause 90 % des fictions auxquelles nous sommes confrontés dans notre vie tourne autour de ce sujet. Ce qui change peut-être ici, c’est l’âge de l’héroïne. Elle a passé le cap de la trentaine. Ça la déprime. Elle se cherche quelqu’un, mais elle a du mal à oublier son premier amour. Elle attend le prince charmant alors qu’à son âge, elle devrait savoir que l’homme idéal n’existe pas. Elle est assez représentative de cette génération qui ne se défait pas de son adolescence. Ally est une femme qui appartient à son époque.
La série nous confronte aux sentiments, aux doutes, bref à l’intériorité d’une personne: Ally McBeal. Ça non plus, ce n’est pas neuf. Souvenez-vous de Angela, 15 ans. Les deux héroïnes sont d’ailleurs très proches. D’autres séries se sont centrées sur l’intériorité d’un personnage en utilisant parfois de tout autres procédés. Le Prisonnier en est un bon exemple. Certains y ont vu une fable philosophique sur l’auto-enfermement, l’inhibition. Le village étant une métaphore des blocages du héros. C’est assez convainquant.
Enfin, s’il y a bien un genre qui est entré dans les moeurs télévisuelles américaines, c’est le judiciaire. Perry Mason pendant combien? Vingt, trente ans? a diffusé ses plaidoiries. Certaines de ces séries judiciaires ont été étonnement innovatrices. Pensons, par exemple, à Murder One et ses saisons qui examinaient les coins et recoins d’une même affaire, initiant un espèce de temps référentiel (« réel ») dans les séries. David E. Kelley était avocat, il décline cet univers dans beaucoup de ses créations : Ally McBeal, The Practice, Girls Club (et auparavant dans La Loi De Los Angeles, une série qu’il n’a pas créée mais pour laquelle il était scénariste).
Innovations: Un journaliste avait titré lors de l’apparition de la série: « Ally McBeal. La série avec des filles en mini-jupes qui papotent de nos fesses au cabinet ».
Premier sujet d’étonnement: le ton. Pour la première fois, on a l’impression qu’une série réussissait à rendre ce que tout le monde pense de l’amour, des mecs et du mal du siècle (la déprime lente des célibataires). Sans mièvrerie, sans cliché, sans pudeur. Ally McBeal sonne juste. Les mecs, en plus, y découvrent que les femmes ne sont pas dupes de leurs roulements de mécanique et qu’elles peuvent être aussi salaces qu’eux quand elles le veulent. Renee et Ally sont capables de s’échanger des vannes qui font aussi mal qu’une bonne douche froide. Georgia et Ally sont amoureuses du même homme. Cela ne les empêchent pas d’être amies (même si cela leur pose question). Cela ne les expose pas à une jalousie bête et méchante comme les personnages féminins des soap opera en ont le secret. Elaine et Ally démontrent qu’une amitié à multiples facettes est possible entre deux femmes (et cela suppose d’autres conversations que la meilleure marque de couche-culottes ou de fer à repasser, dieu merci).
Deuxième sujet d’étonnement: le langage employé. La série visualise les sentiments d’Ally. Les flèches dans le coeur, la tasse de café, Ally qui rapetisse sur sa chaise, le « dancing baby », ces exemples sont devenus des classiques. D’autres ont utilisé ce ressort avant, Dream On est la plus célèbre, mais Ally McBeal est une série beaucoup plus grand public. L’onirique, la métaphore sont devenus habituels grâce à cette série. Personne ne s’étonne vraiment de voir les visions de Samantha dans Profiler (un procédé réutilisé depuis notamment dans FBI: Portés Disparus).
Troisième sujet d’étonnement: les petites trouvailles qui rendent l’univers mcbealien totalement séduisant. Les fishismes de Richard, son indolence ; le genou de Ling, la musique du Magicien d’Oz qui l’accompagne ; les couinements, sifflements, la grenouille, « passons », « je suis troublé » de John ; les inventions d’Elaine, sa voix, son désir de séduction ; les cheveux de Nelle, le personnage de Vonda Sheppard, l’omniprésence de la musique qui suscite mieux que tout le reste le panel d’émotions ; les toilettes unisexes ; le juge qui examine les dents, etc… Je ne sais pas vous, mais moi, toutes ces bizarreries semblent me dire : « Tu grandis, mais c’est pas grave. On peut devenir adulte et garder la part de magie, la part de bêtises que l’enfance nous a offert ».
Quatrième sujet d’étonnement: David E. Kelley n’a pas inventé, mais à extrêmement bien illustré le registre « dramédie ». Il s’agit d’un mélange subtil, indétricotable de drame et de comédie, de rires et de larmes. Qui pourra trancher? Ally McBeal, est-ce une comédie ou un drame? Qu’est-ce qui prédomine sa tristesse ou son sourire angélique? L’héroïne est porteuse de ce mélange, mais elle n’est pas la seule. Vous vous souvenez probablement tous de ces épisodes où Elaine se dévoile aussi triste et seule qu’Ally malgré les apparences. L’image du zeppelin envoyé pour le petit garçon qui mourrait du cancer est certainement gravée dans votre mémoire. Il était pourtant envoyé par la « sans-coeur » de service: Ling.
Pour tout ceci, pour tout ce que j’oublie, pour tout ce qui n’est pas exprimable, Ally McBeal est une grande série. Je suis heureuse de l’avoir connue et je lui souhaite bon voyage à travers vos mémoires téléspectatorielles.
En quelques mots...
Nathanaël Picas
Alexandre Marlier
Cindy Willeme
Sébastien Porcu
Sarah Sepulchre
Sophie Sourdiaucourt
Tilman Villette
Ally McBeal
Fin des années 1990, cette série un brin loufoque a donné un peu d'air au panorama télévisuel. Surtout le personnage de John Cage.