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Cosmos 1999: 1.01 Breakaway

A l’écran, la lune à l’avant-plan passe devant la Terre et le soleil, plus éloignés. Elle finit par s’imposer. Une voix off nous précise l’endroit : « Côté sombre de la lune. 9 septembre 1999. Dépôt de déchets nucléaires, secteur 2 ». La caméra passe sur d’étranges bâtiments puis s’approche du dépôt nucléaire.

Une musique lourde accompagne l’entrée dans la fiction. L’atmosphère est proche de l’ouverture du Citizen Kane d’Orson Welles. Une communication radio retentit. On entend les noms du docteur Russell et du professeur Bergman. Ce sont d’ailleurs les premiers personnages dont on voit le visage.

L’aigle deux, le vaisseau qui fait la liaison entre la Terre et la Lune, amène le commandant John Koenig. Il doit remplacer le commandant Gorski démis de ses fonctions. Pour le moment, il est en discussion avec le président de la délégation internationale de l’espace. Ils parlent de sa prochaine mission: envoyer des hommes sur Méta. Des vaisseaux d’explorations qui ont approché la planète ont démontré qu’elle possède une atmosphère prometteuse. Un seul problème empêche encore les autorités de lancer ce vol historique: le virus de l’astronaute.

Ce même virus empêche le bon déroulement du stockage des derniers conteneurs nucléaires débarqués sur la base alpha. Koenig n’est pas au bout de ses efforts semble-t-il. Le générique, solennel, retentit ensuite.

C’est de cette manière que débute Breakaway (A la dérive), le pilote de la série Cosmos 1999. La première saison est diffusée en 1975. C’est un classique incontournable de la télévision. Cosmos 1999 connaîtra en tout 48 épisodes répartis sur deux saisons. La deuxième est programmée en 1976. Les fans la considèrent comme un ratage complet.

Ce qui a changé entre les deux années? Le producteur exécutif. Gerry Anderson, le père des Thunderbirds, a laissé sa place à Fred Freiberger. Il est surnommé le « fossoyeur de la science-fiction » parce qu’il a déjà coulé la célèbre Star Trek. Nul besoin de préciser que les changements qu’il opère dans les décors, les costumes et les personnages ne sont pas des plus heureux.

Dans le générique apparaît la date du 13 septembre. C’est le jour de l’explosion dans le dépôt nucléaire d’Alpha. Sous le choc, la Lune sort de l’orbite terrestre et part à la dérive. Le premier épisode narre les événements qui se sont déroulés entre l’entrée en fonction de Koenig et les moments qui ont suivi l’explosion.

Il semble bien que les êtres humains ont sous-estimé la force destructrice de l’énergie nucléaire. S’ils ont tenu à l’oeil le taux de radiation, ils n’ont pas pris garde à l’augmentation de l’énergie magnétique dans le dépôt. Le virus de l’astronaute était un symptôme que les scientifiques n’ont pas compris. La lune s’éloigne de la Terre et ne peut plus capter les signaux qui en proviennent. Ils ont juste eu le temps de mesurer les conséquences graves que l’événement a eu sur le globe: des tremblements de terre ont dévasté plusieurs pays.

Pour Cosmos 1999, le pilote Breakaway prépare la suite. Il explique comment la Lune a pu se libérer de l’attraction terrestre et pourquoi ces êtres humains étaient sur le satellite. Il présente également les principaux personnages. Si la base compte 311 habitants, on s’intéresse principalement à Russel, Bergman et Koenig. On connaît également les lieux emblématiques d’Alpha.

Durant les 23 épisodes suivant, les rescapés vont rencontrer des planètes, des civilisations inconnues et autant de dangers. La fiction ressemble donc un peu à Star Trek ou à Stargate SG-1 dans sa trame narrative, seul le moyen de transport diffère.

Ce qui marque dans Breakaway (et dans la première saison de Cosmos 1999), c’est surtout la modernité avec laquelle sont amenés les différents éléments qu’il s’agisse des noms des personnages, des noms des lieux, de la description des actions qui prennent place… Les anciennes séries sont généralement bavardes et présentent aux téléspectateurs des explications « monologuées » peu naturelles. Ce n’est pas le cas ici.

Les créateurs et scénaristes ont su exploiter les technologies humaines. En effet, beaucoup d’informations passent par les communications radio entre les différents membres de la base, ou entre la Terre et la base. Il aurait pu en être autrement. Après tout Koenig entre en fonction et on aurait pu imaginer que certains personnages lui fassent rapport de la situation. Cela aurait été beaucoup moins heureux, un personnage de ce rang connaît évidemment tout cela avant de débarquer.

Ensuite, il s’avère que John connaît pas mal de monde sur la base, les personnages ne se présentent donc pas. Et il est déjà respecté. Ceci explique qu’il ne connaîtra aucun problème d’autorité dans ce moment de crise. Ce truc narratif, l’utilisation des communications, démontre déjà qu’on est face à des créateurs qui ne vont pas se contenter de facilité. Le pilote annonce la qualité de la première saison.

<p style="text-align: justify"Breakaway se termine sur le signal de la planète Méta qui résonne comme un espoir de survie pour tous les habitants de la base perdus dans la Cosmos. Sur fond d'infini étoilé de l'espace, la voix off conclut: « 13 septembre 1999. Les signaux de Méta augmentent sans cesse. Oui, là-bas peut-être ».

En quelques mots...

Sarah Sepulchre
Alexandre Marlier

Cosmos 1999: 1.01 Breakaway

Quand la lune file à l'anglaise...

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Crédits Photos:
Gerry & Sylvia AndersonITC

Sarah Sepulchre

Sarah Sepulchre est professeure à l’Université de Louvain (UCL, Belgique). Ses recherches portent sur les médias, les fictions, les cultures populaires, les gender studies et particulièrement sur les représentations, les liens entre réalité et fiction. Sa thèse de doctorat était centrée sur les personnages de séries télévisées.

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