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Dossiers Séries

Police Squad

Frank Drebin est un fin limier de la police de Los Angeles… enfin presque! S’il fait bien partie de la police de Los Angeles, le lieutenant Drebin est plutôt spécialisé dans les gaffes, quiproquos, interrogatoires surréalistes et catastrophes en chaîne. C’est à se demander comment il réussit à résoudre les enquêtes… Il faut dire que le monde qui l’entoure est tout aussi absurde que lui.

Vous ne rêvez pas, avant de devenir une trilogie de films à succès, les « Y A-t-il Un Flic Pour… » ont d’abord été une série. Bon, d’accord, une courte série (6 épisodes), mais une série tout de même. Le postulat est le même que celui qui a fait le succès des films, un flic on ne peut plus sérieux réalise des enquêtes on ne peut plus sérieusement dans un univers parallèle totalement absurde.

On est bien ici dans une production Zucher, Zucher et Abrahams. C’est en 1981 que les trois producteurs de l’absurde vont déposer le projet de Police Squad. C’est alors que ABC leur propose d’en faire une série, car le format, selon eux, s’y prête particulièrement. C’est ainsi que débarque cet ovni sous les regards étonnés (et peu nombreux, il est vrai) des téléspectateurs d’ABC le 4 mars 1982.

Tout comme les films, la série joue sur le comique de répétition et l’absurde. C’est ainsi que de nombreux gags se déroulent en arrière plan alors que l’enquête de Franck Drebin se poursuit inlassablement.

En voici quelques uns:

  • Chaque épisode se termine par un arrêt sur images sur lequel défile le générique… sauf que ce sont les acteurs qui ne bougent plus. Bien sûr, cet arrêt sur images arrive toujours au plus mauvais moment, et devient de plus en plus catastrophique au fil des épisodes, on verra notamment une salle de tribunal prendre feu et s’écrouler sur l’ensemble du casting, ou encore un malfrat tenter de s’échapper (et donc bouger) pendant que les flics sont figés à l’écran.
  • Chaque épisode comporte une scène ou Franck Drebin percute en voiture des poubelles, des vélos ou autre. Le nombre d’objets renversé est égal au numéro de l’épisode.
  • Le rang de Drebin dans la police est peu clair tout au long de la série. Il est « Sergeant Frank Drebin, Detective Lieutenant Police Squad » au début de presque chaque épisode, puis devient Captain ou Sergeant selon les personnes qu’il rencontre.
  • Lorsque Drebin rend visite à Ted Olson, un scientifique de la brigade, (une sorte de Q de James Bond cheap), celui-ci est toujours en train de faire une expérience dangereuse avec un enfant, enfant qu’il renvoie toujours de manière salace. A noter qu’il s’agit d’une parodie d’une série américaine de vulgarisation scientifique des années ’50 (type « C’est Pas Sorcier ») inconnue en France: Watch Mr. Wizard.
  • L’acte 2 de l’épisode possède souvent un sous-titre sans lien avec l’épisode. Par exemple: « Act II: Richard III » ou « Act II: Et tu, Brute? ».
  • À la fin de chaque épisode, le chef de Drebin rappelle la liste de tous les criminels arrêtés lors de la série.
  • Dans chaque épisode il y a au moins un personnage nommé Sally.

Il ne s’agit ici que de quelques exemples marquants, mais on en trouve des pelles et il faut voir la série à plusieurs reprises pour se rendre compte de tous les gags disséminés un peu partout. Même le générique est un gag à lui tout seul.

Police Squad: le générique

Un générique évidemment rendu célèbre par la trilogie cinématographique. On y retrouve d’ailleurs le fameux gyrophare qui se déplace dans les rues de la cité à grande vitesse. A nouveau, plusieurs gags composent ce générique.

Tout d’abord, Abraham Lincoln et sa femme échappent toujours au même attentat. Ensuite, le générique présente le guest-star de l’épisode… Qui se fait tuer instantanément. On peut y voir notamment William Shatner, Lorne Greene ou William Conrad.

Et puis, chaque épisode possède deux titres. Le premier apparaît à l’écran, le second est lu par la voix-off. On notera pour le plaisir celui de l’épisode 3: Le coupable est le majordome… Qui donne dès la première minute, la solution de l’enquête!

Par ailleurs, les producteurs réalisent un très bel hommage aux séries policières des années ’60 – ’70 dont la série s’inspire, en engageant le même comédien voix-off qui réalisait les génériques des productions Queen Martin, de type « Les Rues De San Francisco ».

Les acteurs

Leslie Nielsen: Fils d’un officier de la Gendarmerie royale du Canada, Leslie Nielsen étudie à l' »Academy of Radio Arts » de Toronto puis à la « Neighborhood Playhouse » de New York. Il fait ses débuts à la télévision dès 1950 et multiplie les apparitions dans les premières grandes séries américaines. Ses premiers pas au cinéma ont lieu au milieu des années cinquante ; très rapidement, il décroche l’un des rôles principaux, celui du commandant Adams, de Planète Interdite, devenu un classique de la science-fiction. Quelques films suivent mais Leslie Nielsen retourne sur le petit écran.

Dans les années ’60 et ’70, il connaît une activité ininterrompue à la télévision, apparaissant dans de nombreux téléfilms et dans la plupart des séries américaines de l’époque (Les Incorruptibles, Les Mystères De L’Ouest ou Bonanza pour ne citer que celles-là). Son visage devient familier du public mais on ne lui propose pratiquement que des rôles sérieux de policiers, de médecins, d’officiers… Au cinéma, on retient de cette époque son apparition en commandant de L’Aventure du Poséidon en 1972.

En 1980, sa carrière prend une nouvelle direction avec « Y A-t-il Un Pilote Dans L’Avion? ». Sous la direction de David Zucker, Jerry Zucker et Jim Abrahams, il montre enfin au public son aisance et son talent dans la comédie parodique dans le rôle du docteur Rumack. C’est dans ce film que les ZAZ vont le repérer et en faire le policier gaffeur Frank Drebin dans la série Police Squad! et la trilogie à succès: « Y A-t-il Un Flic Pour Sauver La Reine? (1988), Y A-t-il Un Flic Pour Sauver Le Président? (1991) et Y A-t-il Un Flic Pour Sauver Hollywood? (1994).

Leslie Nielsen tourne également d’autres parodies plus ou moins réussies dans les années ’90, en particulier Dracula, Mort Et Heureux De L’Etre (1995) qui lui permet de travailler avec et sous la direction de Mel Brooks. Il reste aussi très actif à la télévision.

A l’aube des années 2000, l’échec de Y A-t-il Un Flic Pour Sauver L’Humanité? (qui n’est d’ailleurs pas la suite des trois premiers « Y A-t-il Un Flic… ») traduit un certain essoufflement du genre. Lorsque David Zucker reprend en main la franchise Scary Movie à partir du troisième volet, il offre à son acteur fétiche le rôle du Président des Etats-Unis dans Scary Movie 3 (2003) et Scary Movie 4 (2006). Leslie Nielsen n’a rien perdu de sa drôlerie et reste indissociable de la parodie, même s’il est moins présent qu’auparavant.

On le retrouve ensuite en oncle du héros dans Super Héros Movie (2008) puis pour une apparition dans An American Carol, une parodie des films de Michael Moore de nouveau signée David Zucker, sortie en octobre 2008 aux Etats Unis. Il est décédé le 28 novembre 2010 à l’âge de 84 ans.

On peut citer également deux autres acteurs importants dans cette série: Alan North qui interprète le Capitaine Ed Hocken, un personnage à la mine patibulaire comme pouvaient l’être les Capitaines de police dans les séries des années ’60. Décédé en janvier 2000, Alan North était un acteur plutôt discret qu’on avait pu voir dans Highlander, mais aussi dans des séries aussi différentes que le Cosby Show ou New York District. Il est à noter qu’il aurait du conserver son rôle dans les films, selon le souhait des scénaristes, mais les bailleurs de fonds lui ont préféré George Kennedy.

Autre personnage marquant: celui de Nordberg, cet agent infiltré toujours premier degré, s’il doit prendre la place d’un serrurier, il le devient réellement au dépend de l’enquête et s’implique à fond en créant des promotions ou en s’occupant des livraisons du magasin. Le personnage est campé par Peter Lupus, montagne de muscle devenue célèbre pour ses rôles dans des peplums kitsch, mais surtout pour son interprétation de Willy Armitage, l’homme fort de l’équipe de M. Phelps dans Mission: Impossible. Pour l’anecdote, il a aussi été le premier acteur à avoir posé nu pour le magazine Playgirl! Dans les films, il sera remplacé par l’ex-star de football américain et future star des tribunaux O.J. Simpson.

Les ZAZ

Né le 16 octobre 1947 à Milwaukee, aux Etats-Unis (la ville où se déroule Happy Days, est-ce un signe?), David Zucker crée sa troupe de théâtre alors qu’il est encore un jeune adolescent comme les autres. Toujours soutenu dans sa passion par son frère, Jerry Zucker, et par leur ami Jim Abrahams, ils forment à eux trois la bande des « ZAZ ».

Très vite, le trio crée un spectacle original et atypique mêlant vidéos et sketchs en direct. C’est naturellement ensemble que les trois compères débutent au cinéma dans le film de John Landis, ‘Hamburger film sandwich’.

Fort de cette expérience, David Zucker, toujours aussi bien entouré, passe à la réalisation. En 1980 c’est le succès de « Y A-t-il Un Pilote Dans L’Avion? ». Cette immense réussite permet aux « ZAZ » de réaliser deux nouveaux films parodiques: « Top Secret » en 1984 et « Y A-t-il Quelqu’un Pour Tuer Ma Femme? » en 1986.

Les membres de la troupe décident de continuer le métier de réalisateur chacun de leurs côtés cette fois. Alors que son frère s’essaye à d’autres registres avec le cultissime « Ghost », David Zucker confirme son intérêt pour le mode parodique. Tout en produisant ses films, il réalise en 1988 « Y A-t-il Un Flic Pour Sauver La Reine? », en 1994 « Y A-t-il Un Flic Pour Sauver Hollywood? », en 1991 « Y A-t-il Un Flic Pour Sauver Le Président? », ou encore en 1998 « BASEketball ».

Par la suite, David Zucker se consacre plus à la production, n’hésitant pas à s’investir dans d’autres projets, avec d’autres réalisateurs. C’est le cas avec « Phone Game » en 2002.

Police Squad: critique

Une telle série n’aurait pas pu durer beaucoup plus longtemps, les scénaristes Zucher, Zucher et Abrahams l’avouent eux-même dans les commentaires des DVD, il y avait tellement de gags par épisode qu’il était quasi-impossible de pouvoir suivre scénaristiquement avec ce rythme… Par ailleurs, on imagine la pile énorme de poubelles qu’aurait dû renverser Frank en voiture à l’épisode 20.

Bref, de cette aventure, il reste ces 6 épisodes hilarants qu’il serait dommage de ne pas voir et revoir. Chaque épisode contient tant de gags qu’il est impossible de se rendre compte de tout au premier, voir même au deuxième ou au troisième visionnage. Un perle d’humour burlesque indispensable à tout vrai amateur de séries de qualités!

En quelques mots...

Alexandre Marlier

Police Squad

Frank Drebin reste un must. Une série à voir et à revoir pour savoir comment tout à commencé!

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Crédits Photos:
Paramount Television

Alexandre Marlier

Alexandre Marlier est journaliste et animateur radio. Il a notamment travaillé pour les réseaux belges « Nostalgie » et « Sud Radio ». Il travaille également en presse écrite. Il a ainsi écrit, entre autres, plusieurs articles pour le défunt « Génération Séries ». Il est également membre de l'A.C.S., l'Association des Critiques de Séries. Enfin, Alex est « Casting Voix » ou « Voix Off » pour des documentaires, films d’entreprises, ...

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