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Dossiers Séries

Racines

Racines est une mini-série de 8 épisodes (recoupés en six épisodes pour les versions DVD) diffusée sur ABC dès le 30 janvier 1977. La fiction est inspirée du roman que Alex Haley a écrit sur ses ascendants. Lors de sa première diffusion, ABC a programmé tous les épisodes en une semaine, ce qui a été ressenti comme une manière révolutionnaire de passer une mini-série. En fait, les dirigeants de la chaîne ont surtout eu très peur et se sont arrangés pour l’avoir plus rapidement « hors des pattes » (selon imdb.com). Ils n’avaient pas tord: l’onde de choc a été réelle dans une Amérique pas encore tout à fait à l’aise avec la cause des droits civiques.

Mais si la série a marqué, c’est en bien et les chiffres d’audience furent impressionnant. Selon grioo.com, dans près de 85 % des foyers équipés de télévision, les gens avaient vu au moins un épisode de Racines. imdb.com prétend que c’est le programme le plus regardé de toute l’histoire des Etats-Unis. Il dépasserait même le final de M*A*S*H et le fameux épisode de Dallas « Qui a tiré sur JR ». La série a remporté un Golden Globe, douze autres récompenses et trente autres nominations (voir imdb.com).

Racines: l’histoire

L’ancêtre Kunta Kinté: Kunta Kinté (LeVar Burton) est le fils d’Omoro et Binta. Ils vivent le long du fleuve Kamby Belongo, dans une partie musulmane de l’Afrique. Kunta Kinté vient à peine de terminer son initiation qu’il est kidnappé par des chasseurs d’esclaves. Le bateau l’emmène jusqu’à Annapolis, au Maryland où il est vendu pour 155 dollars. Son maître, John Reynolds (Lorne Greene), le renomme Toby.

Il se lie d’amitié avec Fiddler (Louis Gossett Jr.), un esclave plus vieux et plus haut dans la hiérarchie des esclaves. Il lui conseille de survivre avant tout. Mais Kunta Kinté refuse le nom qu’on lui a donné et tente de s’enfuir. Il sera repris et maté. Mais Kunta Kinté est têtu et il n’abandonne pas ses rêves d’évasion. Il paiera cher sa deuxième tentative puisqu’on lui coupe une partie du pied pour l’empêcher de courir.

Kunta Kinté (adulte, John Amos) revendique son passé de guerrier, refuse de s’attacher pour pouvoir mieux s’enfuir, mais il tombe sous le charme de Bell (Madge Sinclair). Il lui dit qu’il n’est pas toujours facile à vivre, c’est sa manière de se déclarer. On comprend que, jusque là, il ne s’est jamais autorisé à vivre, trop occupé à ruminer sa colère, sa honte et sa vengeance. C’est par amour pour Bell et pour sa fille qu’il renoncera. « Ce n’est pas ma maison, mais c’est mon enfant et nous sommes une famille ».

La première génération: La fille de Kunté Kinté s’appelle Kizzy (Leslie Uggams). Cela signifie « qui ne partira jamais » pour rassurer Bell parce que ses filles, nées d’une première union, lui ont été enlevées quand son mari a tenté de fuir. Kizzy est amoureuse de Noa, qui ne pense, lui aussi, qu’à s’évader. Kunta Kinté tente de le convaincre d’oublier, comme Fiddler l’avait fait avec lui. Kizzy l’aide en lui écrivant un faux laisser-passer. Quand Noa est repris, Kizzy est vendue à un autre régisseur. Moore la bat et la viole. La cuisinière lui conseille d’avoir vite un bébé: « J’aurai un garçon et il aura ce qu’il mérite ».

La deuxième génération: George (Ben Vereen) est le fils de Kizzy, le petit-fils de Kunta Kinté. C’est un gai luron et un dresseur de coqs hors pair. C’est sa manière à lui de tenir tête aux blancs. Il veut se faire respecter et économiser l’argent qu’il gagne pour se racheter à son maître. Mais Moore ne veut pas lâcher la poule aux oeufs d’or. Moore est un joueur, il parie gros sur les combats de coqs. Il devra donner George à un anglais pour éponger ses dettes. L’anglais lui a promis de le libérer après quelques années. Quand il revient, sa femme et ses fils ont été vendus par Moore, complètement ruiné. Ils appartiennent à monsieur Harvey.

La troisième génération: Tom (Georg Stanford Brown), son premier fils, petit-fils de Kizzy et arrière-petit-fils de Kunta Kinté, est maréchal-ferrant et est marié. Selon la loi de l’Etat, un esclave libre ne peut rester. George reprend la route. La Guerre de Sécession éclate. Mêmes les blancs crèvent de faim et l’un d’entre eux se lie d’amitié avec les noirs de la plantation Harvey. Il s’agit de George et de sa femme Martha.

Amis ou pas, le 10 avril 1865, les blancs sont obligés de vivre avec les noirs puisque la capitulation des états du Sud signifie aussi l’abolition de l’esclavage. Malheureusement, on comprend que le sénateur Brent et ses hommes détiennent les richesses et savent comment maintenir les noirs dans la pauvreté, et donc la dépendance. S’ils ne peuvent être ouvertement racistes, ils deviendront plus dangereux en installant la terreur. Le Ku Klux Klan est né. Et Tom fait partie de leur première cible.

La quatrième génération: « Je tuerai les blancs un jour », ce sont les premières paroles prononcées dans la mini-série par Bud (Todd Bridges), le fils de Tom, le petit-fils de George, arrière-petit-fils de Kizzy et arrière-arrière-petit-fils de Kunta Kinté. Martha lui fait remarquer qu’alors il devra aussi la tuer elle et que ce n’est pas une solution.

Ensemble, ils parviennent à se rebeller contre le sénateur et Brent. George (père) les emmène vers les terres qu’il a achetées dans le comté de Lauderdale dans le Tennessee. C’est en rappelant la mémoire de Kunta Kinté qu’ils s’installent. Les enfants de Bud seront les premiers descendants du guerrier Mandingua à naître libres.

Racines, suite et fin

Marvin J. Chomsky est à la base de la mini-série. John Erman, David Greene et Gilbert Moses réaliseront aussi des épisodes. William Blinn, Charles Cohen, Ernest Kinoy et James Lee écriront les scénarios adaptés du roman d’Alex Haley.

Chomsky a déjà participé à l’écriture de beaucoup d’épisodes de séries (La Loi De Los Angeles, Cannon, Gunsmoke, Hawaï Police D’état, Mannix, Mission: Impossible, Les Mystères De L’Ouest), mais il signe avec Racines son premier succès personnel. Il persévérera dans le genre mini-série historique puisqu’il créera Holocauste (1978), Attica (1980), Evita Perron (1981), Robert Kennedy & His Times (1985), Peter The Great (1986) et Catherine The Great (1995). On remarque qu’il aime les sagas familiales (voir Holocauste).

Dans les bonus du DVD, Sandy Duncan, qui jouait mademoiselle Anne, la fille d’un propriétaire du Sud, dit que l’« on devrait le montrer (le DVD) en cours d’histoire. C’est l’histoire d’un homme et c’est le meilleur moyen de raconter l’Histoire. Ce n’est pas général, mais une histoire très spécifique. On réalise ce que ça a été ».

En 1979, une suite prolongea la mini-série, Racines II: Les Nouvelles Générations (Roots, The Next Generations), Elle était composée de 7 épisodes. John Erman est le seul des réalisateurs d’origine qui travaille sur cette suite. Georg Stanford Brown (qui jouait Tom Harvey), Charles S. Dubin, Lloyd Richards le rejoignent à la réalisation. Dans l’équipe de scénaristes seul Ernest Kinoy a participé à Racines, Sydney A. Glass, John McGreevey, Thad Mumford et Dan Wilcox sont nouveaux. Les acteurs sont également neufs. L’histoire explore la suite de la descendance de Kunta Kinté de la fin de la Guerre de Sécession jusqu’à Alex Haley, l’écrivain. Cette suite rencontre moins de succès que l’originale.

La saga se termine en 1988 avec un téléfilm, Roots: The Gift. Il a été réalisé par Kevin Kooks et écrit par David Eyre. Ce téléfilm reprend une partie de l’histoire éclipsée par la première mini-série, au moment des évasions de Kunta Kinté alors qu’il vit chez les Reynolds. On retrouve avec joie le personnage de Fiddler. La plupart des acteurs de la mini-série reprennent leurs rôles (pratiquement 10 ans plus tard!).

Alex Haley (1921-1992)

C’est alors qu’il travaille pour la garde côtière des Etats-Unis que Alexander Murray Palmer Haley commence à écrire. Il y remplissait la fonction de journaliste. Après sa retraite, il fait des interviews pour Playboy (ces entretiens seront publiés dans un volume « The Playboy Interviews » en 1993). C’est de cette expérience qu’il tire la matière pour son premier livre: L’autobiographie de Malcolm X (1965).

Il étudie son ascendance maternelle. Ses recherches l’emmènent en Gambie pour vérifier la légende familiale de Kunta Kinté. Au village de Jufferee, un griot lui raconte l’histoire de ce jeune guerrier qui s’est fait piéger dans la forêt en cherchant le bois pour faire un tambour. Douze ans plus tard, en 1976, Alex Haley publie son livre Racines qui reçoit le prix Pulitzer en 1977. Il a été traduit dans 37 langues.

L’autobiographie de Malcolm X et Racines sont les livres les plus célèbres de Alex Haley. Il a aussi écrit des fictions: A Different Kind Of Christmas (1988), Queen et Mama Flora’s Family, A Novel (avec David Stevens). Alex Haley est décédé en 1992 d’une crise cardiaque.

Queen est également un roman sur la période qui suit directement la Guerre de Sécession. On y suit cette fois la vie de Queen, la fille d’un propriétaire de plantations et d’une esclave. Elle vit à cheval entre deux mondes et au sortir d’une guerre civile. Ce roman a également été adapté en une mini-série télévisée (1993). John Erman, encore lui, en était le réalisateur et David Stevens le scénariste.

Dans le rôle de Queen, Halle Berry décrochait son deuxième rôle important après Boomerang avec Eddy Murphy. On se souvient plus facilement d’elle en James Bond Girl, évidemment. Mais elle a remporté l’Image Award de la NAACP et le Prix du meilleur espoir féminin du Club des journalistes d’Hollywood pour ce rôle.

Depuis, la réputation de l’écrivain et de ses livres a été entachée. On lit, sur internet, les résultats des investigations d’un journaliste, Philip Nobile, renforcées par des vérifications d’experts. Selon eux, Alex Haley n’est pas le descendant de Kunta Kinté. L’écrivain se serait inventé cette généalogie (voir le site nypost.com).

Dans les sites qui traitent des plagiats célèbres, on apprend que Alex Haley a payé 650.000 dollars de dédommagements à Harold Courlander pour s’être inspiré de son livre, The African. L’accord établit entre les deux parties hors tribunal a permis que l’affaire ne soit pas trop ébruitée. Malgré tout, le jury du prix Pulitzer n’a pas souhaité se réfuter et ces faits n’ont pas amoindri les hommage rendus à la mort de l’auteur.

Plus efficace qu’un livre d’histoire

L’écrivain n’en sort pas grandi, mais cela ne change rien à l’impact qu’a eu la mini-série, qu’elle soit de Alex Haley ou de Harold Courlander, que les faits soient véridiques ou pas. On peut probablement mieux mesurer cet impact quand on sait qu’une fondation qui s’occupe de la culture, de l’art, de la généalogie afro-américaine a choisi de s’appeler la Fondation Kunta Kinté Alex Haley (kintehaley.org). La page d’accueil de leur site porte le mot « forgiveness »…

A l’époque, le fait que les héros soient des noirs et les méchants des blancs, alors que 90 % de la population était blanche, était carrément inédit. Selon John Schulk (qui jouait Ordell), la mini-série est venue combler un manque. « Pour nous, Américains, ce feuilleton nous a transmis l’idée et les images que n’ont pas transmis les livres d’histoire » (Bonus de l’édition DVD).

Oeuvre de mémoire, Racines a aussi permis à la communauté noire de parler tout simplement. Deux autres acteurs livrent des anecdotes à ce sujet. Leslis Uggams se rappelle que ses enfants lui ont posé énormément de questions pendant la diffusion de Racines. Georg Stanford Brown (Tom Haley) raconte que la classe de sa fille est venue sur le tournage. « Et la conversation a été lancée, pas seulement en famille, mais aussi à l’école sur ce que nous faisions et sur ce qui nous touchait. J’espère que visionner Racines aujourd’hui lance ce type de conversation. Ca nous a aidé, moi et ma famille. Ca peut aider toutes les familles à parler de l’histoire des Etats-Unis, de l’histoire de l’esclavage et de l’histoire de l’Afrique ». Il ajoute: « 20 ans plus tard, c’est toujours ce qu’on a fait de mieux sur l’esclavage aux Etats-Unis ».

Pour la première fois aussi, selon grioo.com, les noirs sont traités comme de vrais êtres humains « et pas simplement comme des victimes ou des symboles de l’oppression ». Ce qui nous paraît une évidence dans l’Europe occidentale actuelle n’allait pas de soi dans l’Amérique de l’époque.

« Dans des films comme Autant En Emporte Le Vent, on voyait des esclaves, mais on ne savait pas d’où ils venaient. Les gens n’étaient pas conscients qu’un esclave pouvait avoir des parents ou des grands-parents. Dans Racines, en les voyant traverser l’océan dans le bateau des négriers, on se rendait compte de la déchirure familiale, et on suivait le parcours des différentes générations. C’était une histoire de famille, et qu’on soit noir ou blanc, on s’attachait à Kunta Kinté et aux autres personnages » (David Wolper cité dans grioo.com).

Bervely Todd qui incarnait Fanta va plus loin, dans les bonus de l’édition DVD. Elle prétend que plus encore que d’humaniser les noirs, Racines leur a rendu leur honneur perdu.

« Il (Alex Haley) avait un tel sens de l’histoire. Et il voulait qu’on connaisse notre histoire et d’où nous venions. Il n’a pas débuté Racines ici, car c’est l’aspect le plus horrible. Il l’a commencé en Afrique, dans notre terre d’origine, là où nous vivions en rois et en reines. C’est génial car beaucoup ne comprenaient pas d’où on venait. On nous regardait comme les esclaves qu’on était devenus ici. Mais on a un très riche passé, un très riche héritage. Alex Haley a eu la sagesse de commencer dans la terre de notre naissance, puis de nous amener ici. Il faut comprendre d’où vient quelqu’un pour voir jusqu’où il est tombé pour apprécier la lutte et l’horreur qu’il a connues dans sa vie ».

Pour ceux que l’histoire de l’esclavage et le mouvement des droits civiques intéressent, les deux sites suivant comportent des repères: kintehaley.org et historychannel.com (la chaîne consacre d’ailleurs les mois de février à l’histoire afro-américaine).

Racines: les mini-séries

Le chapitre qui suit doit beaucoup au site museum.tv, au séminaire donné les 25 et 26 novembre 2005 par Pierre Berthomieu au Centre international Stanislas André Steeman de Chaudfontaine et au livre de Glen Creeber: The Television Genre Book.

La mini-série (mini-series en anglais, un terme apparu dans les années ’70 aux Etats-Unis selon Glen Creeber) est une fiction diffusée en un nombre limité d’épisodes. Cette expression est volontairement vague. Certains prétendent qu’une mini-série ne peut compter qu’entre quatre et six épisodes (Leslie Halliwell et Philip Purser); d’autres préfèrent retenir les fictions qui comportent entre deux et 13 épisodes (Stuart Cunningham).

On se rend compte avec les sagas de l’été, Frères D’Armes ou Les Rois Maudits que la deuxième définition semble actuellement plus réaliste. Généralement, les mini-séries sont en fait des feuilletons qui présentent une même histoire fragmentée (voir les écrits de Stéphane Benassi). Il existe des exceptions: Boys From The Blackstuff (1982) par exemple. Mais elles sont rares.

Les mini-séries permettent généralement de présenter des histoires plus complexes, étendues sur plus de temps ou de générations ou plus d’espace, comprenant plus d’événements et des approfondissements de personnages plus complets que les téléfilms. Mais leur caractéristique est aussi de se terminer. Et cela signifie que les personnages peuvent réellement évoluer.

« Les soap opera et les séries (que ce soit Starsky Et Hutch ou Docteur Marcus Welby) ne peuvent se permettre de laisser les personnages principaux se développer, puisque ces programmes sont conçus pour continuer indéfiniment. Dans une mini-série par contre, il y a un début, un milieu et une fin clairement définis (comme dans une pièce de théâtre ou un roman) ce qui permet aux personnages de changer, de mûrir ou de mourir en cours d’intrigue ».

La plupart du temps, les thématiques sont plutôt historique (les mini-séries australiennes comme Bodyline ; Holocauste) ou adapté de romans célèbres (Les Oiseaux Se Cachent Pour Mourir ou Pride & Prejudice au Royaume-Uni). Pierre Berthomieu perçoit dans la mini-série une filiation directe avec les mélodrames du cinéma classique hollywoodien (les mini-séries représentant la face esthétique et valorisée de la descendance alors que les soap opera en sont la face grammaticalement impersonnelle et reniée, pour résumer succinctement et grossièrement son propos).

Les familles, la succession des générations, les métiers, la richesse, les sentiments semblent des sujets prédominants dans le genre. Enfin, la mini-série est souvent écrite par un seul scénariste (qui adapte souvent une oeuvre littéraire) et est parfois réalisée par un seul réalisateur alors que les feuilletons et séries sont produits, écrits, réalisés, montés par une flopée de gens.

Les mini-séries ont connu un succès impressionnant depuis le milieu des années ’60. Certains (Margaret Montgomerie, museum.tv) citent comme début l’année 1967 et l’adaptation de La Saga Des Forsyte de la BBC. D’autres (wikipedia.org) retiennent l’année 1966 et The Rise & Fall Of The Third Reich de David L. Wolper (ABC). Pierre Berthomieu est convaincu que l’âge d’or des mini-séries commence en 1976 avec Rich Man, Poor Man (Le Riche Et Le Pauvre). Il se continue avec des fictions comme Shogun, Les Oiseaux Se Cachent Pour Mourir, Nord Et Sud et se termine avec Le Souffle De La Guerre (1983 et 1987). Glen Creeber cite encore Twin Peaks dans les mini-séries, mais je pense qu’on est plutôt dans un soap post-moderne.

A ce moment, ces fictions sont devenues trop chères et on les abandonne. En effet, les décors n’étaient pas rentabilisés sur un nombre important d’épisodes, les castings mélangeaient des novices à des acteurs très connus (et donc des cachets importants), les costumes, les accessoires étaient prestigieux. Ceci explique aussi leur « bonne réputation ». Stuart Cunningham parle de « quality, event television ». Pierre Berthomieu affirme que les mini-séries sont plus proches du cinéma que de la télévision. Glen Creeber va dans le même sens quand il affirme que la mini-série est souvent comparée au roman victorien.

On remarque que les mini-séries semblent actuellement faire un retour en force, avec exactement les mêmes caractéristiques: acteurs connus, événements historiques, succession des générations, prestige… Il suffit de regarder les dernières grandes audience des chaînes (Frères D’Armes, Les Rois Maudits [2005], Dolmen) pour en être convaincus.

Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, les mini-séries sont des oeuvres importantes de télévision. Elles ont marqué à la fois l’univers du petit écran et les esprits.

Racines, parce qu’elle est une mini-série, parce qu’elle a connu un succès énorme, parce qu’elle s’attaque au thème difficile de l’esclavage aux Etats-Unis, est un repère incontournable de la fiction télévisuelle (tout comme Holocauste ou Shogun aussi traitées dans nos dossiers).

En quelques mots...

Sarah Sepulchre
Alexandre Marlier

Racines

Première séries à aborder la question de l'esclavage au Etats-Unis dans un pays où les mariages mixtes n'étaient pas encore légaux. Fallait le faire. Même si la série n'est pas exempte de défauts.

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Crédits Photos:
David L. Wolper ProductionsWarner Bros. Television

Sarah Sepulchre

Sarah Sepulchre est professeure à l’Université de Louvain (UCL, Belgique). Ses recherches portent sur les médias, les fictions, les cultures populaires, les gender studies et particulièrement sur les représentations, les liens entre réalité et fiction. Sa thèse de doctorat était centrée sur les personnages de séries télévisées.

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