Fugitif (le)
Il est une adaptation cinématographique de série télévisée dont je n’ai pas encore parlé et qui pourtant mérite qu’on s’y attarde. Je veux bien entendu parler du film « Le Fugitif ». Je ne crois pas tuer le suspens en annonçant qu’il s’agit certainement d’un des meilleurs, voire du meilleur portage d’une série sur grand écran, loin, très très loin des nanars comme Chapeau Melon Et Bottes De Cuir ou Wild Wild West!
Petit rappel de la série: Le Fugitif a été diffusée sur ABC entre 1963 et 1967. Il s’agit d’ailleurs d’une des séries qui a connu le passage du noir et blanc à la couleur.
L’histoire est archiconnue: condamné pour le meurtre de sa femme qu’il n’a pas commis, le docteur Richard Kimble s’évade au cours d’un accident et va parcourir les Etats-Unis d’Amérique à la recherche du manchot aperçu la nuit du drame. Mais histoire de compliquer les choses, il est poursuivi également en permanence par le lieutenant Gerard.
La force de la série était de disséquer l’Amérique des années ’60: ses moeurs et ses mentalités. Tout en conservant le suspens initial: la recherche du vrai meurtrier.
Le Fugitif a connu un succès colossal et l’ultime épisode de la série, qui en compte 120, est l’un des épisodes de séries tv ayant remporté le plus fort taux d’audience de toute l’histoire de la télévision américaine.
Le pari d’adapter la série en film paraissait donc d’autant plus risqué que le moindre faux-pas aurait déchaîné les foules d’une horde de fans de la série. Il n’en a rien été: les critiques ont encensé le film, à raison.
Saluons d’abord le casting de premier choix. Avec l’inoxydable Harrison Ford, parfait dans son rôle de Richard Kimble, et Tommy Lee Jones sublime dans la peau du coriace marshal Gerard, un rôle qui lui vaudra d’ailleurs l’Oscar du meilleur second rôle, rien que cela…
Derrière la caméra, nous retrouvons le réalisateur Andrew Davis, qui avait réalisé le seul gros succès de Steven Seagal: « Piège En Haute Mer ». A noter que les films qu’il réalisera par la suite ne resteront pas dans les anales du cinéma, avec comme par exemple Dommage Collatéral avec Arnold Schwarzenegger.
Mais pour Le Fugitif, il assurera une mise en scène superbe et se paiera même le luxe de filmer l’une des séquences d’évasion les plus impressionnantes de l’histoire du cinéma, à savoir la fameuse scène du train où Richard Kimble s’échappe, et qui reste même aujourd’hui quasiment inégalée.
Le scénario n’est pas en reste. Il reprend de manière très intelligente l’histoire de la série en l’adaptant aux années ’90, alternant les scènes d’action avec des dialogues malins. Le réalisateur crée ainsi un suspens qui ne faiblit pas du début à la fin du film. Et pour beaucoup de cinéphiles, le film est d’ailleurs l’un des meilleurs de 1993.
Le public ne s’y est pas trompé puisque le film rapportera plus de 183 millions de dollars au box office américain et a réuni plus de 3.500.000 spectateurs en France.
En quelques mots...
Nathanaël Picas
Le Fugitif
Une adaptation plus que respectueuse du matériau d'origine, qui vaudra même un Oscar à Tommy Lee Jones.