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Génériques en Série

Six Feet Under

Premièrement, en quelques mots, l’histoire de la série pour vous mettre dans l’ambiance. Six Feet Under ou en français « Six Pieds Sous Terre » nous raconte l’histoire de la famille Fisher, qui après la mort brutale du père, doit reprendre le commerce familial, une entreprise de pompes funèbres.

La série traite de nombreux thèmes, tels que la sexualité, la drogue, la religion, et bien évidemment la mort. Six Feet Under parvient malgré tout à garder beaucoup d’humour dans sa manière de présenter les choses, bien qu’il s’agit plutôt ici d’un humour noir et cynique.

Revenons maintenant au générique de Six Feet Under. Parvient-il à dévoiler en 1 minute 40 l’atmosphère de la série? La réponse est oui!

Nous avons premièrement l’envol d’un oiseau dans le ciel, la caméra descend ensuite vers l’horizon pour nous montrer un arbre. Deux mains se lâchent sur le rythme de la musique pour disparaître hors caméra. Nous pouvons comprendre que cet éloignement des mains symbolise la séparation entre deux êtres chers.

Le plans suivants nous montrent des mains humides qui se frottent l’une contre l’autre et les pieds d’un cadavre sur une table. Nous savons qu’il s’agit d’un cadavre car une étiquette est placée à son gros orteil pour pouvoir l’identifier.

Nous avons ensuite un zoom sur les roulettes d’une civière se déplaçant dans un long couloir blanc, probablement le couloir d’un hôpital. Un homme est alors visible en fond d’écran. Il devient de plus en plus petit au fur et à mesure que la civière avance, et la lumière blanche devient elle aussi de plus en plus éblouissante. L’homme disparaît progressivement dans la lumière. Cette séquence nous rappelle encore une fois la mort via le passage dans l’au-delà.

Nous observons ensuite les pieds de ce cadavre sur la table roulante, alors que les noms des acteurs défilent sur la lumière blanche. Apparaissent ensuite le profil du cadavre, un gros plan sur son oeil et sourcil que le croque-mort est en train de nettoyer, un plan sur ses mains croisées et une fleur qui fane progressivement comme symbole du temps qui passe.

La séquence qui suit nous emmène à l’intérieur d’un corbillard dans lequel se trouve un cercueil. Quelqu’un ouvre le coffre et un zoom est réalisé sur la main agrippant ce cercueil.

Viennent alors des plans sur des vieilles photos et un zoom sur la patte d’un corbeau, symbole de la mort par excellence. Le cercueil est transporté par les croque-morts et le nom du réalisateur apparaît sur une pierre tombale.

Le corbeau s’envole dans le ciel, et nous revenons enfin à la première image du générique qui est celle de l’arbre sous lequel se dessine un rectangle. Dans ce rectangle, dessiné sous terre tel un cercueil, apparaît alors le titre de la série: Six Feet Under. A ce même moment une lumière blanche éblouissante efface le titre et d’autres crédits le remplace.

A la vue de ce générique, nous comprenons donc très clairement que le thème de la mort sera développé dans la série, mais de manière un peu particulière. Le travail est tellement soigné d’un point de vue esthétique qu’il dépeint un monde presque irréel. Le corps n’est plus vu comme un cadavre mais davantage comme une oeuvre d’art.

Alors que la mort est généralement associée à la tristesse, le générique de Six Feet Under nous emmène dans une atmosphère quelque peu cynique dans le sens il nous montre la « beauté » de la mort. Les zooms sur certaines parties du corps sont également très fréquents et nous dévoilent les activités de la famille Fisher qui vont de la préparation du corps à l’enterrement de celui-ci.

Ce qui est assez frappant également est que l’on ne nous montre à aucun moment les visages des acteurs. Alors que les séries TV ont pour habitude de dévoiler leurs personnages et leur contenu, il n’en est rien ici. Mais rappelons-le, Six Feet Under est une série HBO. Et il n’est pas rare que cette pratique soit utilisée pour les dramas de la chaîne américaine qui se veut différente des autres.

Un autre élément intéressant sont les crédits qui s’intègrent parfaitement dans le contexte esthétique du générique. Ils suivent le rythme des plans et les lignes présentes à l’écran. Les noms s’inscrivent dans la lumière, sur une pierre tombale, le titre apparaît dans un encadré qui évoque le cercueil placé sous terre. Tout est magnifiquement pensé et représenté.

Concernant la bande sonore, nous constatons une réelle synchronisation entre la musique et les images: les plans changent en fonction des différentes phases musicales pour donner un résultat presque chorégraphique. Les noms apparaissent, eux aussi, au rythme de la musique.

Si ce générique nous fait penser à celui de Dexter, ce n’est pas un hasard étant donné que l’agence Digital Kitchen est derrière les deux visuels. Les gros plans sont d’ailleurs des caractéristiques de ces deux génériques.

Si la musique et les images sont à ce point en cohérence, c’est parce que les images ont été créées à partir de la musique: le challenge pour Danny Yount, l’un des designers, était justement de créer un générique qui reflète la série et qui correspond à la musique.

Six Feet Under n’a donc pas volé son Emmy Award du « meilleur générique » en 2002 car elle nous livre réellement une parfaite introduction à la série. Un magnifique générique pour une excellente série.

En quelques mots...

Cindy Willeme
Alexandre Marlier

Six Feet Under, le générique

Les images du générique de Six Feet Under nous offrent des plans très soignés, en cohérence parfaite avec la bande son et le thème de la série.

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Crédits Photos:
Actual Size FilmsActual Size ProductionsHome Box Office (HBO)The Greenblatt Janollari Studio

Cindy Willeme

Cindy Willeme est licenciée en Analyse des médias. Elle a réalisé son travail de fin d’études sur la réception de la série Sex & The City, ce qui l’a amenée dans les coulisses d’AFDS.tv. Sortie des études, elle travaille dans l’organisation d’événements en rapport avec l'audio-visuel.

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