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Profiler

Ce podcast portant sur l’intégrale de la série Profiler, il est susceptible de contenir l’un ou l’autre spoiler. Si vous souhaitez vous en préserver avant le visionnage de la série, nous vous conseillons d’attendre de l’avoir vue avant d’écouter notre analyse!

Si beaucoup de séries ont inspiré le cinéma, à en juger par le nombre croissant d’adaptations de séries sur grand écran, force est de constater que le 7ème art influence également la télévision. Profiler en est l’exemple type: la série pioche sans vergogne dans les succès cinématographiques de ces dernières années… et avec style!

Introduction

La série est lancée aux Etats-Unis en 1996. Elle est créée par Cynthia Saunders. Avec Le Caméléon et Dark Skies, L’Impossible Vérité, elle faisait partie de la trilogie « The Others » de la chaîne NBC. Mais comme The Pretender, elle fut purement et simplement retirée de l’antenne après 4 ans de bons et loyaux services (alors que les chiffres d’audience et les critiques étaient encore satisfaisants).

Et tout comme Le Caméléon, la 4ème saison s’achève sur un cliffhanger majeur. Grâce à l’intervention de ses fans, Jarod a pu poursuivre ses aventures par l’intermédiaire de 2 téléfilms (un peu décevants, il faut bien l’avouer). Malheureusement, « Profiler » ne connut pas le même sort et son intrigue restera à jamais ouverte. Enfin oui et non… C’est compliqué… Le mieux c’est que je vous explique tout depuis le début.

Profiler: l’histoire

L’histoire de Profiler surfe allègrement sur la vague des films de serial killers tels que « Le Silence Des Agneaux », « Copycat » ou « Seven »,… Sam Waters est une jeune profiler. Kézaco? Un profiler est un psychologue qui tente de rentrer dans la tête d’un tueur en série, d’un pédophile, d’un pyromane… Sam tente donc de les comprendre en analysant leurs meurtres ou leurs méfaits et la symbolique qui s’y retrouve. Elle les « profile » et aide ainsi la police à les coincer puisqu’elle arrive à prévoir leurs faits et gestes.

Dans le cas de Sam, elle possède une sorte de « don » (qui n’a rien de surnaturel): voir des images en flash du meurtrier et de sa victime. Ce don, elle a appris à la maîtriser en étudiant le comportement des serial killers. Cette clairvoyance lui permet d’être une des profileurs les plus douées de sa génération. En outre, elle est une femme extrêmement intelligente et cultivée. Ce qui explique pourquoi elle est très appréciée et demandée par le FBI.

Pourtant, lorsque la série commence, c’est en recluse que Sam vit en compagnie de sa fille, dans la ferme de sa meilleure amie Angel. En effet, son mari a été tué 3 ans plus tôt par un tueur en série que l’on surnomme « Jack of all trades », soit « Jack de tous les coups ». C’est précisément le tueur que Sam était en train de profiler à l’époque.

Malheureusement, il est tombé amoureux de cette belle et intelligente jeune femme. Il la considère comme son égal. Très vite l’amour qu’il éprouve pour elle se transforme en obsession et bien qu’il ne s’attaquera jamais à elle (il l’aime trop pour ça), il décide de tuer toutes les personnes se mettant en travers du chemin entre elle et lui. Ne voulant plus être un danger pour ses proches, Sam décide de se cacher avec sa fille.

Trois ans plus tard, Bailey Malone, un ami de longue date, reprend contact avec elle. Il la supplie de l’aider à traquer un tueur en série que la police n’arrive pas à attraper. Après avoir vaincu ses nombreuses réticences, Sam décide de sortir de sa cachette et d’affronter à nouveau le monde. Elle finit par intégrer la VCTF (Violent Crime Task Force) et de ce fait, redevient la cible de Jack. Voilà pour l’intrigue de base qui sous-tend toute la série… ou devrais-je dire feuilleton dans ce cas. Mais Profiler possède aussi la forme d’une série puisque chaque semaine, la VCTF fait face à un nouveau meurtrier.

A la VCTF, Sam est accompagnée de personnes toutes aussi douées qu’elle dans leurs domaines respectifs:

  • John Grant, l’homme d’action un peu frimeur
  • Grace Alvarez, la scientifique et médecin légiste
  • George Fraley, le spécialiste informatique
  • Bailey Malone, le chef, craint et respecté

Ensemble, et en combinant leurs efforts, ils arrivent à arrêter un meurtrier par semaine (tout en tentant continuellement de retrouver Jack). Notons au passage que bien qu’infiniment douée, le seul meurtrier que Sam n’arrive pas à profiler correctement (et donc à arrêter) est Jack. Ce qui permet à la série de créer un climax particulièrement oppressant: Jack peut frapper à tous les coups.

La distribution de Profiler

Une des nombreuses qualités de « Profiler » est de proposer un casting de choix. Sam est interprétée par Ally Walker. En la voyant, on comprend pourquoi elle fait l’objet de l’obsession de Jack. On la savait intelligente, elle est aussi belle: blonde dotée d’immenses yeux bleus (la parfaite héroïne hitchcockienne). Aux travers de ses yeux, on aperçoit toute la détresse du monde. Elle est le vecteur émotionnel de la série, celle sur qui toute la mécanique repose.

A ses côtés, Robert Davi joue le personnage de Bailey Malone. Son visage marqué de cicatrices colle parfaitement à son rôle de dur à cuire inflexible.

Le reste de l’équipe est loin de faire tache. John Grant est interprété par le beau Julian McMahon. Un acteur que nous retrouverons ensuite dans la série « Charmed » où il jouera le démon Balthazar qui tombe amoureux de Phoebe (Alyssa Milano). Mais il est d’autant plus connu pour son rôle suivant: le lubrique docteur Troy dans l’excellente et sanglante série « Nip/Tuck ».

Auprès des chirurgiens esthétiques, nous retrouvons également une rescapée de « Profiler »: Roma Maffia qui interprète Grace Alvarez, le médecin légiste. Citons également Peter Frechette dans le rôle de Georges Fraley.

Les scénaristes de « Profiler » ont eu le bon goût de faire de tous ces seconds rôles des personnages à part entière. En effet, ils ne sont jamais des sous-fifres dont le seul but serait de mettre en valeur le personnage principal. Bien souvent, la série s’attarde sur eux: leur vie privée et surtout les conséquences que leur boulot a sur leur quotidien. C’est ainsi que l’on voit Bailey Malone ramer sérieusement avec sa fille, en pleine crise d’adolescence. Les scénaristes iront même à pousser celle-ci à tirer sur son père lors de l’une de leurs innombrables disputes.

Du côté des méchants, Jack restera longtemps une énigme au niveau du casting puisque les réalisateurs ne le présenteront dans le générique que sous le nom de « Jack ». Durant les deux premières saisons, le visage de Jack nous sera toujours caché ou partiellement révélé. A noter que les séquences dans lesquelles Jack apparaît possèdent leur propre style. Les images prennent une teinte bleutée, la caméra virevolte, devient frénétique, la succession des images s’accélère… tout est là pour créer un climax malsain. Désespérément seul, Jack finira par se trouver une compagne: Sharon Lesher (allusion à peine cachée au célèbre Hannibal Lechter).

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Mais cette dernière finira par devenir elle-même incontrôlable et se fera tuer à la fin de la seconde saison.

Au début de la saison 3, les scénaristes prendront un risque en faisant finalement arrêter Jack. La série prend alors un nouveau tournant: le générique change, les images deviennent plus posées, moins agressives… le stress provoqué par la traque de Jack n’a plus lieu d’être. La relation entre Sam et Jack évolue et évoque clairement celle qu’entretiennent Antony Hopkins et Jodie Foster dans « Le Silence Des Agneaux ». Sam rend régulièrement visite à Jack dans sa prison.

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Fin de cette saison 3, coup de théâtre, le vrai Jack fait sa réapparition et révèle son vrai visage. En effet, celui qui s’est fait arrêter n’est qu’un malade mental (amoureux de Sam également) qui s’est fait passer pour Jack pour approcher Sam. La jeune femme se fait enlever encore une fois par le psychopathe. Désespéré, Malone fait appel à une nouvelle profiler, Rachel Burke, qui possède le même genre de don que Sam, pour tenter de la retrouver. Jamie Luner fait son apparition dans l’univers de « Profiler ». Nous avions pu la voir dans plusieurs séries auparavant. Elle jouait la garce ultime dans « Savannah » et a même fait un petit tour dans « Melrose Place ». Grâce à elle, la VCTF finira par retrouver Sam (les scénaristes iront jusqu’à pousser la perversité au maximum: ce n’est pas Jack que Rachel profilera mais bien Sam… laissant ainsi entendre que les deux personnages étaient finalement très semblables). Sam finira par tuer Jack de sang-froid. Elle quittera ensuite la VCTF pour s’occuper essentiellement de sa fille. Il s’agit de la dernière apparition d’Ally Walker dans la série, Jamie Luner devenant ainsi la nouvelle profiler… Ses méthodes, très différentes de celles de Sam, intrigueront la VCTF.

Profiler: critique

Pas besoin de tourner autour du pot: « Profiler » était et reste une excellente série. Les scénarios sont très bien ficelés et la traque des serial killers suffisamment bien pensée pour tenir en haleine les téléspectateurs. Au cours des 40 minutes que durent les épisodes, nous découvrons progressivement leurs motivations (qui piochent dans la mythologie, la BD, les traumas du passé,…).

L’omniprésence du personnage de Jack et l’arc narratif qui se déroule tout au long des 3 premières saisons est, à n’en pas douter, l’attrait principal de la série. La relation qu’il développe avec Sam est suffisamment malsaine pour attiser la curiosité du public. La mise en scène de la série n’est pas en reste. Chaque épisode est construit comme un mini-film. La photographie est particulièrement travaillée et installe un climat de peur tout au long des épisodes. Ajoutons à cela un montage tout aussi excellent (proche de la tachycardie) et vous comprendrez qu’au niveau technique, le moins que l’on puisse dire c’est que les petits plats ont été mis dans les grands.

Il est d’ailleurs dommage de noter que la série connaît une accalmie dans la saison 3 à ce niveau. Le montage, la photographie et la mise en scène deviennent plus « conventionnels ». Personnellement, je trouve que cela enlève à la série une part de son charme. Mais je ne peux reprocher aux scénaristes d’avoir su prendre des risques.

Au rayon des risques payants: avoir étoffé les personnages secondaires. De plus, les luttes de pouvoirs au sein même du FBI ou entre les polices des différents états apportent un réel plus narratif.

Au rayon de risques ratés, l’arrestation du faux Jack au début de la saison 3. En fin de compte, cette arrestation paraît un peu abracadabrante. Comment un homme peut-il se faire passer pour un serial killer pendant toute une année sans que personne ne s’en rende compte? C’est d’autant plus illogique que cela fait passer Sam pour une idiote… ce qu’elle n’est pas. Ca m’a donc semblé un peu invraisemblable… et cela a eu pour effet de faire baisser la tension de la série. Heureusement, l’arrivée tardive du vrai Jack remettra un peu de piment.

Enfin, le dernier risque majeur que les scénaristes ont pris est d’avoir changé l’héroïne de la série et bouleversé l’intrigue principale. Un pari très risqué, dont nous ignorerons toujours s’il aurait pu être payant, puisque la saison 4 sera la dernière. Il est dommage de remarquer que la série mettra un trop long moment avant de trouver un souffle nouveau.

En effet, l’attrait de la série était de confronter Sam et sa Némésis, Jack. Rachel quant à elle n’a pas d’ennemi juré, en tout cas au début. Vers la seconde moitié de la saison, les scénaristes commenceront à lui construire un méchant à la hauteur de Jack. Seulement voilà, l’arrêt brutal de la série ne permettra pas aux scénaristes d’aller jusqu’au bout: Rachel Burke, au centre d’un complot, se retrouvera en prison et la VCTF pratiquement démantelée par la faute de cet ennemi. Et c’est tout. Nous n’en saurons malheureusement jamais plus.

Il n’empêche que Profiler reste une série de qualité dont je regrette franchement l’arrêt. Avec son ambiance paranoïaque et sa mise en scène léchée, elle préfigure des séries comme « 24 Heures Chrono ».

En quelques mots...

Nathanaël Picas
Alexandre Marlier
Sarah Sepulchre
Sébastien Porcu
Sophie Sourdiaucourt
Tilman Villette

Profiler

Traquez les tueurs en série les plus glauques des Etats-Unis. Deux saisons intenses et d'une noirceur absolue où règne l'ombre de "Jack De Tous Les Coups" contrebalancées par deux dernières saisons mitigées.

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Crédits Photos:
NBC StudiosSander/Moses ProductionsThree Putt Productions

Nathanaël Picas

Nathanaël Picas a suivi des études de journalisme à l’Université Catholique de Louvain. Sa formation terminée, il a travaillé en tant que journaliste free lance pour la presse écrite et télévisée. Il a également été animateur sur Musiq’3. C’est à cette époque qu’il a rejoint l’équipe d’AFDS. En 2005, il devient attaché de presse dans une agence de communication.

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